À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 137
Pagination
71-84
Lieu
Montréal
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Nancy, la femme de Pierre, insiste pour qu’ils aillent visiter un petit musée local. Les autres visiteurs sont frappés de stupeur lorsqu’ils se rendent compte que Pierre ressemble parfaitement à une photographie encadrée, datant de 1870. Nancy est paniquée, car cela n’est que le point culminant d’une série de détails insolites. Comment Pierre avait-il su comment se rendre dans ce village ? Comment diable, en vacances l’an passé, avait-il eu le désir de visiter une obscure église près de Marseille alors qu’il n’avait jamais mis les pieds en France auparavant ?

Une jeune fille qui travaille au musée explique à Pierre qu’elle a pris la photo dans la « maison hantée » non loin, cette maison même que Pierre avait prise pour une auberge, et où il retrouve finalement les autres fantômes qui lui reprochent de passer son temps à vouloir les quitter…

Commentaires

Si ce texte contient des idées intéressantes, son exécution laisse fortement à désirer. Les réactions des gens sonnent systématiquement faux : la stupeur collective face à la ressemblance de Pierre avec la photo est excessive, et la panique de Nancy paraît au début ridicule. Alors qu’elle déballe ses explications, on la comprend un peu mieux, mais comme Pierre ne se souvient pas de la moitié de ce que Nancy lui reproche, l’effet de narration suscite plus la confusion qu’autre chose. Avec l’adolescente imperturbable face à une galerie de fantômes, on tombe dans l’excès inverse. Et puis on constate que Nancy a décidé d’un seul coup qu’elle trouve les comparses de Pierre très sympathiques et qu’elle veut maintenant passer l’été dans la région, en compagnie de celui qui la terrorisait quand elle ne le comprenait pas. Apparemment, saisir que votre mari est un fantôme immortel amnésique en cavale a un effet lénifiant.

Je reste avec l’impression que « L’Immuable » a été écrit négligemment, sans prendre le temps de doser les effets, presque comme si l’auteur ne s’était pas relu. Il y a une raison pour laquelle des histoires fantastiques du genre sont généralement construites de la même façon bien classique : c’est pour qu’on puisse y croire le temps de la lecture, au lieu de hausser les épaules face à un fatras d’idées mal vissées les unes aux autres. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 154.