À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un inconditionnel de l’impressionnisme est subjugué par une peinture dans un musée du Massachusetts ; il tombe éperdument amoureux de la femme peinte sur une toile de Renoir. Plus tard, son fantasme prendra forme humaine et rentrera avec lui au Québec. Mais un problème se pose : dans l’œuvre de Renoir, la femme a non seulement la vie éternelle, mais également la beauté et la jeunesse : Renoir, en la peignant, l’a mise à l’abri de l’enlaidissement et de la vieillesse. Hors de la toile, la belle est désormais à la merci du temps. Elle choisit de réintégrer son espace pictural au détriment de l’amour passionné qui l’en avait sortie.
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Commentaires
Cette nouvelle a suscité chez moi des impressions – le terme est ici particulièrement approprié – partagées. Oui, j’ai des réserves importantes à l’égard de l’œuvre mais en même temps, je suis heureux d’avoir découvert chez Pierre Chatillon un talent certain, une grande facilité d’écriture : des descriptions fort réussies, stylistiquement parlant ; une langue travaillée, une poésie dans la prose qui se fond bien dans le propos romantique du texte.
Mais voici, il s’agit d’un romantisme attardé, d’un sujet suranné, lui aussi figé dans le temps passé, représentant d’une époque révolue. Le thème tant de fois évoqué de la belle qui veut tromper la vieillesse en s’immortalisant sur un tableau — ne pensons qu’à Oscar Wilde — laisse un arrière-goût de déjà lu. Or, le fait qu’il soit bien écrit atténue certes les déceptions causées par la reprise d’un sujet usé, mais enfin.
Il reste maintenant à espérer que Pierre Chatillon trouvera l’inspiration nécessaire pour se détacher quelque peu des bons vieux classiques du siècle dernier ; ses talents de prosateur ne méritent-ils pas en effet des sujets mieux choisis ? [SR]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 59.