À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Marco Marin, 16 ans, est devenu un agent de la base secrète Aster, dont les scientifiques veillent sur le monde. En vacances en Nouvelle-Écosse, accompagné de son ouistiti Sacha, Marco entend parler de l’île de Sable, où vivent des chevaux sauvages. Utilisant son téléporteur, un petit appareil également capable de le faire voler, Marco se rend à l’île où il est (brièvement) capturé par des intrus peu avenants : des morutiers réduits au chômage.
Les ex-pêcheurs cherchaient le trésor qu’un vieil Indien aurait enfoui sur l’île ; mais ils étaient aussi prêts à abattre des chevaux. Y aurait-il là un lien avec une compagnie qui exploite un gisement de gaz naturel au large de l’île ? Les bêtes sont protégées par la loi ; peut-être veut-on s’en débarrasser et contourner ainsi la législation environnementale. Marco se rend à la plate-forme de forage pour y voir plus clair, mais ne peut se consacrer entièrement à son enquête car, entre-temps, des scientifiques se sont installés sur les rives du lac de l’Ungava au fond duquel se cache la base Aster. Si Marco et ses trois collègues n’interviennent pas, les secrets d’Aster seront mis à jour !
Commentaires
Le résumé ne donne pas une bonne idée de la foule de péripéties (la plupart inutiles et forcées) qui se succèdent dans ce roman. La narration maladroite rend plusieurs scènes difficiles à suivre ; j’ai d’abord cru que le téléporteur rendait son possesseur invisible, avant de constater que les gens ne cessent dans ce bouquin de ne pas se remarquer les uns les autres – quand ça arrange l’auteur. Ainsi, les quatre jeunes agents d’Aster peuvent saccager à leur guise le campement des scientifiques en Ungava pendant la nuit : personne ne se réveillera. De même lors de la visite à la plate-forme de forage, chef-d’œuvre de comique involontaire digne d’un film des Monty Python.
On aurait pu s’y attendre dès le début : le téléporteur confère à Marco de tels pouvoirs (il est capable de soulever une barque dans les airs et même d’infléchir la course d’un cargo) que l’intrigue perd rapidement le moindre intérêt. Et malgré sa brièveté, le roman se répète : les captures de Marco par les morutiers, le brouillard sur l’île de Sable, la mer déchaînée, les éclats de rire et les fraternelles accolades, la lévitation/téléportation des barques… Tout cela est utilisé au moins trois ou quatre fois. La plus dérangeante de ces répétitions, c’est que Marco, ses collègues et ses mentors trouvent amusant de terroriser les gens. Passe encore pour les pêcheurs patibulaires prêts à croire aux fantômes, mais quand Marco téléporte ses trois jeunes frères sur l’île de Sable et panique les chevaux pour qu’ils filent droit sur eux (il les sauvera bien sûr un instant avant qu’ils ne soient piétinés), on croirait déceler chez ce superman en devenir un certain sadisme – mais apparemment, quand on est un bon, on a le droit d’être cruel : ça ne compte pas.
Étant donné mon expérience des autres livres de cette collection et les critiques qu’on a pu en lire, j’en arrive à conclure que pour les éditions de la Paix, les bons sentiments excusent tout, l’incompétence d’un auteur y compris. Pour ma part, je ne vois pas de raison d’avoir publié ce roman, et aucune de le lire. [YM]
- Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 107-108.
Références
- Spehner, Laurine, Lurelu, vol. 23, n˚ 2, p. 39.