À propos de cette édition

Éditeur
L'instant même
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Cette allée inconnue
Pagination
49-51
Lieu
Québec
Année de parution
1999
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un homme qui vient de trépasser se présente au Paradis. Mais l’endroit ne correspond pas du tout à ce qu’il avait imaginé de son vivant. Est-ce bien ça, l’éternité ?

Commentaires

Les écrivains se plaisent à imaginer Dieu, à Lui prêter des intentions, peut-être parce qu’ils se prennent pour Dieu quand ils créent des personnages et qu’ils leur inventent des destins. On ne compte plus le nombre de textes qui mettent Dieu en scène. Cette représentation a même donné lieu à un sous-genre au XIXe siècle au Québec, le surnaturel chrétien, qui s’alimente à un vaste répertoire de saints, d’anges et de prophètes.

Le très court texte de Marc Rochette imagine le Paradis, l’arrivée au Paradis pour être plus précis. L’auteur, sourire en coin, s’amuse à dynamiter les clichés associés au Paradis : saint Pierre ne se tient pas à la porte, il n’y a pas de registre dans lequel est consignée la vie du trépassé, ni de grille monumentale. Tout est banalement ordinaire et le visiteur passe la moitié du texte à se demander s’il va ouvrir la porte. Et puis, je ne vois pas comment on peut établir un rapport de cause à effet dans cette phrase : « Mais, comme le bon Dieu est toujours très fier de tout ce qu’il a fait, il opta pour un compromis. »

La finale est banale en diable. L’auteur aurait été mieux inspiré de faire ce que fit Dieu le septième jour de la Création. Après tout, le lecteur, lui, n’a pas l’éternité devant lui et ne peut se permettre de perdre un temps précieux. Aussi ne vais-je pas abuser plus longtemps du vôtre. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 146.