À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le Delta-Condor est un gigantesque vaisseau servant à convoyer vers le système solaire des minerais puisés sur d’autres planètes. Gardienne, un ordinateur à voix de femme, contrôle les opérations internes et externes du convoyeur. Elle contrôle aussi les activités de Al Lafayette, unique occupant du vaisseau, qu’elle plonge sur demande dans des états de sommeil ou de rêve. Durant un de ces rêves, l’homme apprend qu’un Intrus vient de faire irruption dans le vaisseau. L’être inconnu se scinde en milliers de créatures et réussit à contrôler entièrement le Delta-Condor par le biais de Gardienne. Apprenant qu’il est considéré comme un agresseur, Lafayette demande à son geôlier de le plonger dans un nouveau rêve.
Commentaires
D’entrée de jeu, ça m’a rappelé Alien et 2001. À cause du convoyeur interstellaire dans le premier cas, de l’ordinateur tentaculaire dans le deuxième. Agréable.
Puis le ton change. Une certaine poésie est créée par le rêve induit. Julia, la femme de Lafayette, apparaît en songe. En cauchemar plutôt. Nous ne sommes plus dans la même SF.
Retour à l’état de veille pour le personnage, et le climat d’Alien revient. Thriller. Terreur claustrophobique. Lafayette ne pourra sortir du caisson cryogénique que lorsque Gardienne le décidera. Pendant ce temps, l’Intrus explore impunément le vaisseau. Le héros est aussi vulnérable qu’une huître sur le point d’être ouverte. Entre l’homme emprisonné et l’ordinateur qui perd ses moyens, le dialogue est dramatique. Comment, encore une fois, ne pas penser à 2001 ?
Et enfin, lorsque Lafayette réclamera des rêves jusqu’à son arrivée sur Pluton, la scène suivante sera très belle. L’Intrus revêt alors la forme d’une Julia imprécise, au caractère ferme mais empathique. Ces extraterrestres ne ressemblent pas à ET et, s’ils sont menaçants, ils n’effraient pas. Pas encore. Et Lafayette se demande qui est l’Intrus, au fait !
Rêver, pourquoi pas ? Quand on ne peut plus affronter la réalité. Éloge de la fuite ?
Succession de scènes aux tonalités différentes, ce texte de Jean Dion donne un ensemble de grand intérêt. Seule manque une inébranlable unité dans les intentions de l’auteur. [DC]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 64-65.