À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 55
Pagination
79-91
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

C’est aujourd’hui que Jean doit être confié par sa mère aux Dirigeants en vertu des principes du Programme. La jeune femme revoit les images de son enfance, l’éducation qui l’a préparée à remplir ses fonctions de Mère et les sept premières années de la vie de son fils. Pour démontrer qu’il a toutes les qualités requises pour faire partie de la caste des Dirigeants, Jean doit maintenant surmonter l’ultime épreuve, celle de la vivisection.

Commentaires

« Jean a sept ans aujourd’hui » est une nouvelle fort intéressante, efficace et touchante, qui se termine par un véritable coup de poing. La chute est saisissante et ce, même si on devinait peu à peu que la société utopique décrite par le narrateur omniscient comportait aussi des aspects franchement dystopiques.

Par son souci d’expliquer l’organisation sociale de cette société, la nouvelle d’Elettra Bedon rappelle beaucoup la démarche littéraire de Guy Bouchard dans son cycle de nouvelles d’Andropolis. Mme Bedon montre finement comment fonctionne cette société divisée en trois groupes : les Dirigeants, les Mères et les Autres. Elle fait le compte des réalisations marquantes (élimination de la pollution, équilibre de la démographie, disparition des conflits armés et des problèmes de criminalité et de drogue) mais révèle le prix à payer pour y arriver. Il apparaît alors que l’éducation des humains est axée sur le contrôle de leurs émotions et de leurs sentiments à un point tel qu’ils sont devenus aussi insensibles que des robots. Le côté primitif de l’homme a été gommé pour faire place à une horreur civilisée tout aussi inacceptable qui évoque Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley.

Il me semble, toutefois, que l’auteure n’a pas tiré pleinement parti du fait que cette société est dirigée par une caste d’individus âgés de 14 à 21 ans. Cette particularité aurait pu marquer différemment le modèle social présenté ici. Il en aurait résulté une utopie plus originale et, à mon sens, mieux accordée aux valeurs propres à la jeunesse (idéalisme, refus du conformisme, prépondérance de l’affectivité).

Néanmoins, la nouvelle d’Elettra Bedon augure bien pour les futurs textes de l’auteure. À suivre, certainement. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 23-24.