À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
imagine… 74
Pagination
11-61
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans un futur où de puissantes corporations se battent pour le contrôle du marché et de la société, un inspecteur de police doit résoudre un meurtre bien particulier : la femme d’un dirigeant de compagnie a été assassinée par strangulation dans sa chambre, verrouillée de l’intérieur. L’arme du crime s’avère un luxueux collier qu’elle aurait reçu la veille, et qui contient, comme presque tous les autres objets du quotidien, une puce informatique qui le rend intelligent. L’enquête de l’inspecteur le met sur la piste d’une église nouveau genre qui transfère les âmes d’heureux (et riches) élus dans le but de leur permettre d’accéder à une forme d’immortalité. Alors que l’inspecteur réalise que ce sont ces âmes numériques qui sont derrière le meurtre de la femme, tous les objets dotés d’une puce informatique qui l’entourent commencent à l’attaquer. Abandonnant son enquête et son travail, il parvient à s’exiler dans un lieu démuni de technologie, où il vit dans la peur et l’anonymat.

Autres parutions

Commentaires

L’auteur, avec cette longue nouvelle, allie efficacement le policier et la science-fiction, en puisant dans les forces (mais aussi les faiblesses) de chaque genre. Du côté policier, on a droit à une enquête intéressante, mais aussi au stéréotype de l’inspecteur plutôt blasé, plus ou moins alcoolique, avec une vie sociale inexistante et une hygiène corporelle navrante. Du côté science-fictif, la nouvelle offre d’intéressantes descriptions d’objets animés et robotisés, mais aussi l’idée, devenue un cliché, du transfert de l’esprit sur un support informatique, dans le but de devenir immortel.

Le texte suit une structure très classique : après une brève introduction du personnage de l’inspecteur et du concept des logs (les puces informatiques), les particularités du meurtre qui fera l’objet de l’enquête sont exposées. La scène du crime est visitée, des témoins sont interrogés. Un peu avant la fin, l’inspecteur a une révélation sur l’identité du meurtrier. Ça suit à la lettre la recette de l’histoire policière type. À partir de ce moment, la nouvelle est un peu plus originale, cela dit : plutôt que de confronter directement le coupable (comme on pourrait s’y attendre), l’inspecteur décide de s’enfuir et d’abandonner complètement les lieux de la narration. Voilà un retournement intéressant.

Même si la plupart des éléments du récit, pris individuellement, sont plutôt convenus, l’ensemble fonctionne très bien. C’est certainement dû à la plume de Bergeron, qui rend à merveille la personnalité désabusée de l’inspecteur, de même que l’atmosphère glauque de ce futur corrompu par le pouvoir et l’argent. [GV]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 23.