Résumé/Sommaire
Pierre Laroche, 12 ans, se plonge dans l’étude de la magie pour oublier ses déboires sportifs. Malgré les moqueries de sa classe et le peu d’encouragement de sa famille, ses efforts finissent par aboutir. Mais pas dans le sens voulu, puisque Pierre a réveillé en lui un pouvoir de télékinésie latent. Il utilise d’abord ses dons pour ses besoins personnels, comme détacher Margot de son petit copain Marc.
Mais Pierre contrôle très mal son pouvoir et il ne réussit qu’à accumuler les dégâts autour de lui. Lorsqu’il prouve à son entourage qu’il peut vraiment déplacer des objets à distance, ses amis le fuient comme la peste. Frustré, Pierre se venge. Il se fait arrêter par la police, puis mettre sous observation dans un hôpital. Après son évasion, il rencontre Alexandre, un jeune prodige du violoncelle, et fait de Margot sa complice. Pendant ce temps, le directeur de police cherche Pierre dont le pouvoir peut seul sauver la ville. En effet, un hélicoptère de l’armée a largué accidentellement sur le toit d’une usine une bombe qui risque d’exploser si on lui touche.
Commentaires
Ce texte est l’adaptation romanesque du film écrit et réalisé par Waldemar Dziki pour la série Contes pour tous produite par Rock Demers. L’adaptation d’une œuvre cinématographique constitue une forme romanesque de plus en plus répandue. Peu de films américains qui ne se transforment en roman de poche après leur sortie. Mais lorsqu’une adaptation est faite par un écrivain qui n’a pas travaillé au scénario, où se situe la part personnelle de l’adaptateur dans l’œuvre littéraire ainsi créée ? Ça dépend de l’écrivain, me direz-vous. Je me souviens de l’adaptation du Star Trek II par Vonda N. McIntyre, qui dépassait le film sous plusieurs aspects.
N’ayant pas visionné Le Jeune Magicien, il me faut juger le livre sans l’aide de sa référence principale. Cela m’enlève mes moyens, car le roman me paraît une adaptation stricte où l’auteure se contente de décrire (résumer ?) l’action du film. Inévitablement, la lecture sort perdante. L’auteure utilise abondamment l’ellipse dans les descriptions d’actions et de décors. Et comme le sujet du film se prête bien aux prouesses visuelles, certaines scènes perdent beaucoup à n’être que décrites (explosions, poursuites, objets qui volent, etc.). Le produit reste quand même tout à fait honnête. Le style employé par Viviane Julien, extrêmement simple, est approprié dans le cadre de cette collection.
Quant à l’histoire, elle s’inscrit dans les réalités familiales et scolaires, avec leurs petites inimitiés, leurs sournoiseries et leurs jalousies. Tout ça possède un côté Spielberg, avec une percée dans l’univers de Stephen King. Mais il s’agirait ici de la face “blanche”, optimiste, des Carrie et autres Firestarter. En sauvant la ville à la fin, Pierre Laroche prouve qu’il n’est pas un monstre, unique façon pour lui de se racheter et d’être accepté malgré sa différence. Pas de répugnance chez le lecteur, pas de frisson. Juste du suspense, et des personnages qui deviennent sympathiques s’ils ne l’étaient pas d’emblée. Et il est intéressant, ce parallèle établi entre Alexandre et Pierre. Les deux enfants sont surdoués et semblablement rejetés par le conformisme du monde adulte. Comme les autres contes de la série, cette histoire nous montre un affrontement entre les valeurs des adultes et celles de l’enfance. Le rêve, l’imagination et l’amitié en sortent gagnant. [DC]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 99-100.
Références
- Bonneville, Léo, Nos livres, août/septembre 1987, p. 26.
- Lacoste, Francine, Lurelu, vol. 11, n˚ 1, p. 17.