À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Pendant la nuit, une jeune femme veille et réconforte des blessés de guerre entassés dans une grande salle. Parmi ceux-ci, elle repère et choisit cinq agonisants qu’elle fait transporter dans un petit bâtiment parce qu’il faut faire de la place pour de nouveaux blessés. Le prêtre leur donne l’absolution. Ensuite, elle les soulage en les vampirisant et retourne à sa demeure souterraine avant le lever du jour.
Commentaires
Cette très courte nouvelle est habilement menée jusqu’à la révélation finale (« se penchant sur son cou, elle le mord »). Ainsi, une relecture permet de voir les doubles sens que prennent les sensations et les sentiments attribués au personnage principal : à propos d’un agonisant : « elle le prendra avec elle tout à l’heure » ou encore « l’entêtante odeur du sang, dans la pièce, est devenue intolérable ».
Assez subtilement, s’y dessine le débat du bien et du mal avec toutes les nuances complexes qui renouvellent le genre : un vampire qui fait le bien tout en faisant le mal, qui complète le sacerdoce du prêtre soulageant l’âme par le soulagement du corps. Le contexte événementiel (les affres d’une guerre) est assez inhabituel dans la littérature québécoise. Il s’agit donc d’une bonne surprise. [AL]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 277.