À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Alors qu’elle se trouve entre deux vies, Zéla s’apprête à choisir l’emplacement de sa prochaine réincarnation. Elle hésite entre plusieurs destinations, puis remarque une planète, Karkan, qu’elle ne connaît pas. Elle lit la description du monde, note un clan, « Griff », qui lui plaît. Elle entend une voix mystérieuse lui dire qu’elle doit se réincarner sur cette planète. Ce qu’elle fait. La voix lui assure qu’elle la guidera au cours de l’ensemble de sa future existence.
Des événements se produisent sur Karkan, du point de vue de Zéla, alors qu’elle se trouve dans le ventre de sa mère. Une guerre vient d’éclater, et les membres du clan Griff sont mêlés au combat. Une des conséquences funestes de ces hostilités est qu’ils subissent d’horribles mutations, qui les transforment en êtres mi-humains, mi-animaux.
Zéla, poursuivant son évolution, grandit au sein du clan Griff en acquérant de mystérieux pouvoirs. Elle finira par trouver la source de la voix qui la guide, la géode aux pouvoirs uniques, qui s’avère être la déesse des cinq sens qui lui transférera ses pouvoirs pour qu’ils ne tombent pas entre de mauvaises mains.
Commentaires
Karkan est l’archétype même du livre qui n’aurait jamais dû être publié. Il s’agit là, pour le dire de la manière la plus polie possible, d’une bouillie indigeste et illisible.
On a ici affaire à une tentative de mélange de science-fiction et d’ésotérisme, comme en témoigne l’introduction, qui met en scène une sorte de limbes où les âmes cherchant à se réincarner utilisent des ordinateurs pour faire leur sélection. C’est très naïf, jamais complètement expliqué, simplement présenté. On retrouve cette même naïveté dans l’utilisation de tropes plus proprement science-fictifs, comme les combats spatiaux, ou le fait qu’on utilise à répétition le terme « année-lumière » comme une mesure de temps plutôt que de distance, ou encore dans la description des mutations des membres du clan Griff. Ces transformations sont sommairement expliquées comme étant le résultat de la radiation et de la dispersion de particules dans l’atmosphère. J’ai l’impression que cela a été introduit dans le récit simplement pour conférer une atmosphère pittoresque au roman, avec des personnages hybrides. Par rapport à ça, c’est intéressant, oui, mais pourquoi se donner la peine de fournir une explication bâclée sur l’origine de ces transformations ? L’histoire se passe sur une autre planète, les protagonistes n’avaient pas à être des humanoïdes !
De plus, la narration fait appel à un nombre non négligeable de notes de bas de pages pour « traduire » quelques mots précis dans le dialogue ou la narration. Dans certains cas, c’est acceptable, parce qu’on essaie de décrire un concept qui n’existe pas ; l’utilisation de la note de bas de page demeure maladroite, mais je comprends pourquoi on a senti le besoin de l’inclure. Le procédé devient cependant insupportable quand il est utilisé pour décrire « une sorte de divan mou » ou des mots usuels comme « bonjour ». Franchement ! Le fait d’avoir des personnages mi-humains, mi-animaux n’était-il pas suffisant pour susciter le dépaysement ?
Même le travail d’édition qui a mené à la conception du livre est médiocre. Les fautes d’orthographe abondent (jusque sur la quatrième de couverture), l’illustration de couverture n’est pas de calibre professionnel, la mise en page est désagréable et douteuse… Vraiment, je ne saurais recommander ce roman à qui que ce soit. [GV]
- Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 97-98.