À propos de cette édition

Éditeur
Les Publications Ianus
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Sous des soleils étrangers
Pagination
131-162
Lieu
Laval
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sylvie Weintraub souffre de trisomie, maladie chromosomique commu­nément appelée mongolisme. Aussi, quand elle accouche d’un autre bébé handicapé au terme d’une septième grossesse, le chirurgien Leroy en profite pour la stériliser sans l’accord préalable de l’Office de Protection de la Natalité qui entérine la décision du médecin après coup. Informée de la chose, Denise Bellavance, la tutrice de Sylvie, intente un procès à Leroy et confie la poursuite à l’avocate Gisèle Graveline. Ce faisant, c’est la Loi sur l’eugénisme scientifique qui se trouve mise en cause.

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Commentaires

Joël Champetier continue d’être préoccupé par des questions morales qui suscitent de vifs débats actuellement. Après « Salut Gilles ! » qui soule­vait le problème de l’avortement postnatal, « Karyotype 47, XX, +21 » traite de l’eugénisme. Doit-on stériliser les déficients mentaux, les per­sonnes atteintes de mongolisme ?

En utilisant la formule du procès, formule toujours efficace qui permet d’exprimer les différents points de vue qui s’affrontent, Champetier évite de prendre trop carrément position. Il réussit mieux ainsi à nuancer son opinion, ce qui n’était pas le cas dans « Salut Gilles ! » accueilli, pour cette raison, de façon mitigée.

Moins pamphlétaire et d’un ton moins grinçant, « Karyotype 47, XX, +21 » est un texte qui gagne en efficacité parce qu’il laisse la porte ouverte à la discussion. S’il semble accepter la stérilisation des mongoliens, l’auteur n’est pas sans savoir que cela risque d’entraîner des abus au nom de la pureté de la race, de l’idéologie religieuse ou de la couleur de la peau ainsi que le rappellent l’histoire récente du XXe siècle et l’idéologie nazie.

Joël Champetier défend avec brio sa réputation d’excellent conteur. Ses dialogues sont en outre naturels et percutants. Il sait trouver l’expression qui fait image et glisser ici et là des réparties cinglantes ou pleines d’hu­mour qui tempèrent la gravité du sujet. Ainsi, cette réplique de l’avocat de la défense : « J’accuse ! répéta ironiquement Selye avec un geste grandi­loquent. On croirait entendre Émile Zola ! »

Ce texte très engagé, d’une actualité brûlante, est un des meilleurs de l’auteur. Je le verrais très bien adapté à la télé dans le cadre de l’émission Avec un grand A. Il a la qualité des dramatiques de Janette Bertrand. Je ne dis pas cela pour me moquer car je respecte beaucoup le travail de sensibilisation de cette communicatrice hors pair qui n’a pas peur d’aborder des sujets aussi difficiles que l’inceste ou l’homosexualité et qui rejoint un vaste auditoire. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 49-50.