À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une réplique géante de King Kong, de nature animatronique, sème la destruction dans une New York future. Le célèbre gorille a échappé au contrôle des producteurs de cinéma qui l’ont créé. Le maire de la métropole, un Noir qui mange une banane dans la scène d’ouverture et a « gardé une âme de primitif », conçoit la manière de venir à bout de Kong. Sachant que le monstre espère toujours une compagne (les deux premiers films en faisant foi), il ordonne qu’on transforme la statue de la Liberté à la faveur de la nuit et qu’on la bourre d’explosifs. Affriolante en jupe courte, la statue appâte effectivement King Kong ; il se rue vers elle et périt dans l’explosion.
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Commentaires
« King Kong III », parmi les premiers textes du futur auteur du Nord électrique, est encore assez sage du point de vue écriture et narration. Un « fou du maire », muni de grelots, sert d’interlocuteur et de faire-valoir au magistrat présenté comme un potentat, vêtu d’une toge en polyester. On note déjà les exagérations du conteur : les destructions du colossal automate se comptent en « centaines de buildings », Broadway s’effondre sur toute sa longueur, les projectiles ne l’atteignent jamais, il est capable de « 15 629 mouvements parfaitement synchronisés » et se sert d’un « pan de pont » pour abattre les hélicoptères.
April en appelle expressément aux mythes : King Kong en incarne un, dans le registre cinématographique, et le maire Donman est explicitement présenté en Néron moderne, donnant des ordres du haut de son palais. L’auteur est bien documenté sur le premier film King Kong, effectivement devenu mythique, mais moins sur la statue de la Liberté, qu’il croit sculptée dans la pierre.
« Désormais il ne restait plus aucune trace de Kong, ni de la Liberté » : la phrase finale semble vouloir donner au texte plus de portée qu’il n’en a. [DS]