Là-bas parmi les étoiles

Robert rejoint au Caire son vieil ami Cyprien, qui a trouvé un papyrus intitulé Demonicus dans le sarcophage d’un « démiurge » égyptien, quête qu’il avait entreprise sous l’influence d’un mystique nommé Doumeri. Les secrets du Demonicus permettent de voyager dans le temps et dans l’es­pace, mais ouvrent aussi la porte de notre monde à l’Innommable. Grâce à une pierre d’Éthal, que lui avait donné le spectre de Doumeri, Robert fait échec à la secte préparant la venue de l’Innommable, non sans que Cyprien périsse, victime de sa curiosité pour l’occulte.

Ce texte pourrait être un pastiche-capsule de certains récits de Love­craft, de Merritt ou d’Ashton-Smith. Comme eux, Loignon mêle sans réserve les ingrédients du fantastique, de la SF et de la fantasy. L’espace tient lieu d’Au-delà où des êtres aussi vieux que l’univers attendent l’oc­casion de prendre pied sur Terre. Des créatures monstrueuses servent d’éclaireurs sous un déguisement humain, des cultes clandestins préparent cet avènement dans des temples souterrains ; des sorciers, des mages, des grimoires et quelques objets magiques lient la sauce.

Mais le temps de cuisson est trop court : quinze pages ne suffisent pas à faire prendre une pâte farcie de tant d’éléments. L’ambiance, qui jouait un rôle capital dans les récits des maîtres, n’a pas le temps de s’établir dans la nouvelle de Loignon. Quelques naïvetés et quelques raccourcis font sourire mais, dans l’ensemble, « Là-bas parmi les étoiles » est un sympathique hommage à un certain fantastique. Le texte a valu à son auteur le Prix littéraire 1988 de la Ville de Drummondville. [DS]

• Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 122.