À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Au centre d’un royaume existait jadis un lac, avec trois villes géométriquement disposées sur ses rives. Mais les hommes finirent par oublier la valeur de l’eau, ressource qui leur était trop facilement accessible. Pour les châtier, le dieu de l’eau fit disparaître le lac et le remplaça par un immense dédale. Fabaldin est chargé, le jour de ses dix-huit ans, d’une mission cruciale : entrer dans le labyrinthe où une quinzaine de chevaliers ont déjà disparu, année après année, et parvenir au centre du dédale. Là, le dieu de l’eau a caché une fiole magique, capable de faire réapparaître le précieux lac.
Commentaires
Impossible de prolonger le résumé : l’histoire varie ensuite selon les choix du lecteur ou de la lectrice. À la fin de chacun des trente épisodes, le lecteur doit choisir entre deux options. Certaines le mèneront à la mort ou à la perte de son personnage au terme d’un bref enchaînement, d’autres le mèneront (plus rarement) à la réussite de Fabaldin, après que soit démasqué un imposteur présenté au début comme une figure d’autorité. Une des possibilités est évidemment de rebrousser chemin jusqu’au « lieu » du mauvais choix et d’opter pour l’autre volet de l’alternative. Le lexique diégétique est celui du fantastique épique le plus convenu : magiciens, illusions, animaux parlants, armes blanches, combats singuliers, actes de bravoure…
Reynald Cantin, enseignant du niveau secondaire 3 à la polyvalente de Loretteville, n’est pas l’auteur de ce livre. Ce sont plutôt les étudiants de l’une de ses quatre classes du printemps 1991, à qui il avait proposé le défi de rédiger chacun un bref chapitre, dans le cadre d’un récit dont ils ont élaboré ensemble les prémisses. L’écriture est donc celle d’élèves « réguliers » (par opposition à « doués ») ; l’enseignant, lui-même auteur de trois romans pour adolescents, a bien sûr revu les textes pour les corriger en surface.
On aurait souhaité que la correction aille plus en profondeur, jusque dans la structuration des phrases (et des idées, surtout), quitte à sacrifier une partie de la spontanéité dont Cantin voulait témoigner. Il reste que, parmi les quatre récits (fournis par autant de classes), Reynald Cantin en a retenu deux pour les soumettre à la directrice de la collection, laquelle a choisi celui qui atteignait mieux le public cible, âgé de dix à douze ans.
Le récit, très court (c’est la mise en page qui fait monter le nombre de pages), est suivi d’un exposé de Cantin à l’intention d’autres enseignants qui voudraient tenter l’expérience : étapes et déroulement du projet, instructions et conseils, schéma des épisodes.
Ne serait-ce que pour le mérite d’avoir motivé et fait écrire une classe entière (sans décrochage et sans désistement), Le Lac disparu de Reynald Cantin méritait d’exister et d’être mis en marché sous forme de livre. [DS]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 45-46.
Références
- –––––––––––––, Littérature québécoise pour la jeunesse 1992, p. 29.
- Dupuis, Simon, Lurelu, vol. 16, n˚ 1, p. 28-29.