À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Stéphane adore la télévision, trop même. Ses parents lui reprochent de passer trop de temps devant l’écran. Le jour où un lapin rose de dessin animé sort de la télévision, il est surpris, certes, mais pas outre mesure. Jusqu’à ce que le lapin se mette à ravager le jardin derrière la maison. À tuer son chat. Puis le vérificateur d’Hydro-Québec. Le lapin a beau sortir de la télévision, Stéphane commence à être terrorisé par lui. Comment faire comprendre à ses parents qu’un monstrueux lapin de dessin animé vit tout près d’eux et qu’ils doivent faire bien attention de ne pas se retrouver entre ses pattes roses ?
Commentaires
L’idée que quelque chose, personnage ou objet, sorte du petit (ou grand) écran n’est pas nouvelle. Prendre cette idée pour en faire une histoire d’horreur fantastique est loin d’être mauvais. Qui penserait qu’un simple lapin rose pourrait devenir une source de terreur ? Surtout quand celui-ci sort d’un dessin animé ! L’intrigue à la base de cette nouvelle est simple et part d’un principe simple, mais éprouvé : utiliser des éléments familiers, voire même rassurants, pour aller vers l’horreur.
Le lapin est très bien décrit, avec tous les éléments physiques qui lui donnent une personnalité clairement définie. L’auteur réussit à faire passer des « émotions » à travers sa gestuelle, même si un lapin de dessin animé est par définition tout, sauf expressif. On ne le sent pas agressif, d’ailleurs, simplement, il agit d’une façon qui terrorise Stéphane et avec raison. Le jeune garçon est d’ailleurs isolé, entre un père qui a un fort penchant pour la bouteille et une mère qui travaille des journées entières à son ordinateur. D’autant plus que l’on comprend rapidement que ses parents n’hésitent pas à le battre pour le punir. Alors, parler du lapin qui sort de la télévision ? À qui ? Ce n’est que lorsque les conséquences seront importantes qu’il cherchera à parler.
Le problème de communication entre les membres de la famille est important et sert à nourrir l’ambiance de la nouvelle. La chute vaut le détour, on ne voit rien venir à l’avance. Pour une fois, on ne peut pas dire que la fin est à l’image d’un lapin qui sort d’un chapeau, c’est beaucoup plus complexe que ça. [MC]
- Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 38-39.