À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Flore, la plus jolie fille de Sainte-Luce, invite les jeunesses de la paroisse à une soirée de danse chez elle. Le violoneux arrive avec un bel étranger qui, sur le coup de minuit, enlève l’insouciante Flore avec qui il a dansé pendant toute la veillée.
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On reconnaît ici la trame de la légende de Rose Latulippe, un conte fantastique classique du répertoire québécois. Pierre-Georges Roy en donne une version très abrégée et simplifiée qui ne s’éloigne pas de la tradition, la jeune fille immature étant punie pour l’humiliation qu’elle a fait subir à son fiancé. Elle disparaît à tout jamais, enlevée par Belzébuth. Dans d’autres versions, la jeune fille est sauvée in extremis par le curé arrivé en renfort et elle rentre au couvent.
Le texte de Roy intéressera au premier chef les folkloristes et les ethnologues qui voudront comparer les différentes versions de la légende en s’attardant au prénom de la malheureuse, au nom de la paroisse, au sort de la jeune étourdie, aux attributs du diable, etc. Les amateurs de récits traditionnels, eux, resteront sur leur appétit. En résumant de façon aussi succincte une légende riche en atmosphères et en traits sociologiques, l’archiviste et historien qu’a été Roy la vide de tout son suc littéraire. On retiendra néanmoins une expression savoureuse pour décrire l’humiliation infligée par Flore à son fiancé : elle lui fit « manger de l’avoine toute la soirée ». [CJ]