À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur se souvient des contes qui ont bercé son enfance. Ces légendes avaient pour cadre l’île d’Orléans, terre d’élection des êtres surnaturels. Il loue l’ingéniosité des habitants de l’île qui ont appris à se débarrasser des feux follets, à déjouer les ruses du diable ou à se prémunir contre les mauvais tours des lutins.
Commentaires
Le texte d’Hubert LaRue se situe à mi-chemin entre la fiction et l’article d’information. En effet, « Les Légendes de nos ancêtres » n’emprunte au domaine de la fiction qu’un narrateur. Pour le reste, on chercherait en vain une construction dramatique puisque le texte, à caractère didactique, propose différentes recettes teintées d’humour et d’espièglerie pour vaincre les feux follets et venir à bout des lutins qui s’amusent à emprunter les chevaux la nuit. De plus, il présente deux manifestations différentes du diable, l’une sous les traits d’un beau danseur, l’autre sous la forme d’un grand cheval noir.
L’intérêt du texte n’est donc pas dans le style, dépouillé de toute prétention littéraire, mais dans le contenu. Il est essentiel à la connaissance des êtres maléfiques du XIXe siècle parce qu’il regroupe beaucoup de renseignements sur eux. Contrairement aux contes littéraires, il fuit la description impressionniste au profit de la précision du détail.
On dirait que LaRue a voulu offrir aux lecteurs un condensé des principaux thèmes du XIXe siècle, auxquels il manque tout de même les loups-garous. Son texte – que je ne peux me résoudre à appeler conte ou récit – contient un beau répertoire de lieux communs et de clichés (le pouvoir mystérieux et occulte que confère le Petit Albert, l’importance de l’île d’Orléans comme lieu propice au surnaturel, la représentation du diable…) qui résument assez bien l’essence de la littérature fantastique du siècle dernier. [CJ]
- Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 112-113.