À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Lucien et son ami Platypus rencontrent au parc Lafontaine un dénommé Logachev, terrassier de son métier, qui travaille dans le métro. Il leur raconte qu’il a déterré un os géant que Lucien devine être celui d’un mammouth. Mais le patron de Logachev lui a ordonné de le remettre en terre de peur que les savants du monde entier ne viennent farfouiller dans le chantier. Platypus soupire en pensant à tous les trésors détruits ou perdus à cause de la bêtise humaine. Il décide donc de se rendre en compagnie de Lucien au bout de la ligne de métro dans l’espoir de mettre la main sur l’os. Ils se retrouvent plutôt dans un lieu où vivent tous ceux qui, pour une raison ou une autre, ont manqué le terminus.
Lucien et Platypus s’aventurent plus loin, au-delà d’un lac, puis dans un labyrinthe de grottes au bout duquel ils découvrent un autre monde à l’air libre dans lequel s’affrontent deux tribus primitives : les Zôtres qui ont tué et mangé tous les mammouths et les Gens de la Grande Eau qui sont pacifiques et écologiques. D’ailleurs, leur chef est ami avec le dernier mammouth survivant, Fernand, qui vit dans les grottes.
Comme les Zôtres veulent faire un mauvais parti au mammouth, un explorateur qui se trouve sur place, le professeur Apfelbaum, invente l’arc et les flèches pour aider les Gens de la Grande Eau à se défendre, eux et leur copain Fernand. Ils mettent les Zôtres en fuite et le mammouth conduit Apfelbaum, Lucien et Platypus à travers le réseau de tunnels souterrains. Ils rejoignent finalement ceux qui ont manqué le terminus et qui viennent justement d’être retrouvés par des secouristes car on a fini par s’inquiéter de l’absence d’un aussi grand nombre de personnes, dont le maire. Lucien et Platypus regagnent le monde normal et le mammouth, sur la recommandation du maire, se trouve un emploi au Département de zoologie de l’université.
Commentaires
Lucien et le Mammouth est un livre qui contient tout ce qu’il y a habituellement dans un roman pour les très jeunes : de l’aventure, de l’humour et de la fantaisie ou, plus exactement dans ce cas-ci, de l’exagération, mais il ne suffit pas d’avoir les bons ingrédients pour nécessairement réussir à concocter quelque chose de potable. L’humour, par exemple, s’il est parfois efficace, tombe aussi souvent à plat et Heidar va beaucoup trop loin dans l’exagération, au point de verser dans un total irréalisme. Évidemment, je parle du point de vue d’un adulte, il faudrait savoir ce qu’en pensent les enfants de huit ans et plus à qui est destiné ce roman.
Tout de même… Les voyageurs qui ont raté le terminus sont prisonniers au-delà du bout de la ligne de métro. C’est ridicule. Qu’est-ce qui les empêche de remonter à bord du véhicule et d’attendre que celui-ci se remette en marche ? Même un enfant penserait à cela, mais l’auteur ne donne aucune explication.
Heidar aurait dû réfléchir davantage également avant d’écrire son récit. Passe encore qu’il y ait un lac dans lequel on peut pêcher des crevettes cavernicoles mais un peu plus loin se trouve une enfilade de cavernes au bout desquelles nos deux héros, tel le prof Challenger, débouchent sur un monde primitif où ils rencontrent un mammouth vivant. Là, moi, je décroche complètement. Si encore l’auteur nous donnait une explication bidon du genre « ils ont traversé la barrière d’un autre univers » ou bien « ils ont traversé la barrière du temps », je pourrais l’accepter, mais il ne nous dit rien comme si c’était tout à fait naturel qu’il y ait un autre monde au bout des tunnels du métro.
Il faut cependant donner une bonne note aux illustrations qui sont très réussies et sympathiques. Elles font penser au style des dessins de certaines BD publiées autrefois dans le magazine Spirou. [DJ]
- Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 86-87.
Références
- Diotte, Emmanuelle, Lurelu, vol. 22, n˚ 3, p. 40.