À propos de cette édition

Éditeur
Écrits du Canada français
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Écrits du Canada français 65
Pagination
81-86
Lieu
Montréal
Année de parution
1989

Résumé/Sommaire

Yvon et Benoît sont deux amis bien différents. L’un est habile de ses mains et célibataire, l’autre, poète et marié avec Huguette. Alors qu’ils sont à la pêche, la tête de Benoît, secouée par un éternuement, tombe à l’eau et un gros poisson l’avale. Yvon ramène le corps ; on l’enterre ; Yvon et Huguette se marient. Quelque temps plus tard, Yvon, encore à la pêche, trouve la tête de Benoît. Il la ramène chez lui et ne sait qu’en faire. On l’enterre ; la tête et le corps se ressoudent ; Benoît revient chez lui… qui n’est plus chez lui.

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Commentaires

C’est un fantastique flirtant avec le surréalisme et l’absurde que nous offre Pierre Chatillon. Depuis plusieurs années, ce poète, romancier et nouvelliste explore les contrées “poétiques” et “naïves” de ce genre passablement à la mode ces temps-ci. Du moins une certaine portion du fantastique, celle qui a comme point d’appui Richard Matheson, Stephen King et autres fantastiqueurs modernes… américains pour la plupart. À vrai dire, Pierre Chatillon ne pourrait pas être plus éloigné de cette “façon” – qui n’a rien de poétique ou de naïve, il faut bien l’admettre – s’il écrivait, par exemple, des relations de voyage ou des impressions diverses. Et c’est ce qui m’a toujours fasciné dans le fantastique, encore plus que la SF : la formidable richesse d’expression que permet la palette de ce genre presque inépuisable.

Pierre Chatillon n’en est pas à ses premières incursions dans ce registre particulier du fantastique. On se rappellera les recueils L’Île aux fantômes et La Vie en fleurs, pour ne nommer que deux ouvrages de Chatillon où le lecteur peut retrouver ce genre de fantastique.

« La Lune » nous offre donc un fantastique léger, sans arrière-goût de crainte ou d’effroi. Le fil de l’histoire se laisse aller doucement et les événements abracadabrants s’enfilent sur son axe sans que l’on trouve à dire car, tel que l’auteur le souhaite, une complicité s’établit entre le lecteur et le narrateur, un pacte qui ressemble à celui que le conteur de légendes signait avec ceux qui l’écoutaient : vous savez qu’il y a du vrai dans ce que je dis et qu’il y a du faux, alors ne cherchez pas à tout comprendre et laissez-vous emporter par l’imaginaire !

C’est ce que je fais toujours avec Chatillon : il prend les rames et je le laisse filer avec plaisir. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 308-309.