À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Décollages
Pagination
92-97
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1994
Support
Papier
Illustration
Jean-Denis Rouette

Résumé/Sommaire

Lysianne vit son rêve en se mariant. Lors de la réception, elle fait un arrêt cardiaque. Un homme apparaît, lui annonçant sa mort. Nue, elle flotte et traverse un miroir, rejoignant des gens dans une eau grisâtre. L’homme l’informe qu’elle pourra, un jour, retourner dans le monde des vivants. Plus tard, elle est hissée à la surface, plus petite, sans poitrine, plus potelée, perdant tout souvenir du passé. On coupe le cordon ombilical pour la vêtir, deux semaines plus tard, d’un vêtement semblable à une robe de mariée.

Commentaires

 

Ce texte de Jean Désy, à partir de trois illustrations de Jean-Denis Rouette, utilise l’idée souvent exploitée du monde parallèle de l’autre côté du miroir. Ici, le miroir, qu’on traverse une fois décédé, nous transporte dans le royaume des morts. On baigne dans l’eau (le parallèle entre le miroir et l’eau est une autre image récurrente dans la littérature), attendant le moment de revenir dans le monde des vivants. Cependant, on n’y revient pas en retraversant le miroir, mais plutôt en sortant du corps d’une femme, en naissant. On traite donc aussi de la réincarnation. On nous plonge dans l’attente entre le moment de la mort et celui de la naissance. À la place de nous raconter la vie d’un personnage, on nous raconte plutôt la non-vie.

À la première lecture, ce texte peut se montrer surprenant. Il y a quelques idées intéressantes, comme le fait d’être repêché, littéralement, par un hameçon (illustré par la dernière image). C’est un texte qui boucle la boucle. On nous présente d’abord Lysianne comme une enfant rêvant du mariage. On conclut le texte en dressant un lien entre ce qu’on présume être une robe de baptême et la robe de mariée. Toutefois, plus on lit cette nouvelle, plus elle perd de son intérêt. C’est la principale faiblesse de ce texte. Néanmoins, l’auteur relève bien le défi d’écrire un texte à partir de trois illustrations. Pour le lecteur non averti, il est difficile de deviner que la création des images précède celle du texte. On dirait plutôt qu’elles ont été produites par après, pour accompagner la nouvelle. Désy a donc réussi à produire un bon texte en se nourrissant de la contrainte proposée par ce numéro spécial de la revue imagine… [LA]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 64.