À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur se souvient que, le jour de ses neuf ans, il a accompagné son père dans sa tournée des collets par une froide journée de fin d’automne. En débouchant sur un petit lac, ils constatent que quelques centaines de canards sont prisonniers de la glace qui s’est formée à la surface. Le père, bientôt suivi par le fils, se met à casser la glace tout autour de l’étang avec sa petite hache. Les canards finissent par s’envoler avec la plaque de glace sur laquelle ont pris place les deux complices.
Commentaires
« Ma chasse-galerie » est une version très personnelle de ce conte popularisé par Honoré Beaugrand. Le contenu religieux du texte original est complètement évacué ici pour laisser toute la place à l’évocation d’une relation père-fils dans laquelle le fils dit son immense admiration pour son père.
Comme chez Beaugrand, la nature est omniprésente dans le conte de Laberge mais elle n’est pas une entrave aux relations humaines. Elle favorise au contraire le rapprochement du père et du fils alors que la distance et la neige séparaient les bûcherons de Beaugrand de leur famille.
Le vol magique grâce aux ailes de centaines de canards est une extraordinaire image de liberté pour les deux complices qui ont l’impression de voler et pour les canards qui retrouvent la leur.
D’une certaine façon, cet épisode de l’enfance constitue l’acte fondateur, l’épiphanie du conteur, qui prend conscience de son don. Le texte se termine d’ailleurs sur cette confidence : « […] après il a toujours fallu que je retourne dans le bois et que je raconte des histoires. » [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 94.