À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme qui a commis un meurtre sordide est déporté sur une planète désertique. Il entrevoit déjà la mort qui l’attend, dévoré par les vers, au fond d’un puits sec. Par ailleurs, Martha, l’amie de cœur de cet homme, est sans nouvelles de lui depuis qu’elle a reçu une lettre farfelue de sa part. Elle se rend à son appartement et n’y trouve qu’un ver répugnant.
Commentaires
« Ma chère Martha » emprunte la forme d’un diptyque dont les parties s’opposent diamétralement. La première partie est constituée du récit de Marcel, récit sans aucune ponctuation qui se présente comme le délire de quelqu’un qui agonise. Quelques indices permettent de croire que le texte appartient à la SF même si le ton l’apparente à l’horreur fréquemment proposée par les nouvelles publiées dans Carfax.
La deuxième partie laisse la parole à Martha qui raconte avec un certain détachement sa relation avec Marcel. Cet univers quotidien et platement réaliste bascule toutefois dans le fantastique à la fin par la découverte du ver. Par le fait même, la deuxième partie vient infirmer en quelque sorte la représentation SF de la première partie. Marcel n’a-t-il pas été victime d’une métamorphose horrible à force de prendre ses divagations littéraires pour la réalité ?
La nouvelle de François Landry nous laisse le cul assis entre deux chaises bancales, ce qui n’est pas très confortable. Mais il semble que l’auteur aime se payer la tête des gens. Qu’on en juge par les notes biographiques (fictives) reproduites à la fin de la revue. Landry aurait exercé une foule de métiers et serait mort en 1962 dans une expédition au Pôle Nord (alors que Marcel, ironiquement, meurt de chaleur et de soif). Or, le récit de Martha se déroule en 1986 et coïnciderait donc avec l’année de publication de ce texte inédit. On me permettra d’être sceptique ! [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 82.