Madame Knox

Madame Knox, chirurgienne de renom, raconte à son psychologue sa rencontre avec un vampire. Elle, qui a toujours cru à ces créatures, a aidé un vampire à s’enfuir de l’hôpital, lui sauvant ainsi la vie. Elle affirme même être prête à sacrifier sa vie pour sauver celle d’un vampire alors qu’elle ne le ferait pas pour celle d’un humain. Le psychologue, qui s’avère être le vampire que Madame Knox a sauvé, s’approche de sa patiente pour la mordre… lorsque le téléphone sonne, permettant à Madame Knox de s’enfuir.

Cette nouvelle confronte une image fantasmée du vampire à son image réelle. Madame Knox affirme éprouver un respect et même une attirance pour le vampire, allant jusqu’à penser qu’une telle créature pourrait sacrifier sa « vie » pour sauver la vie d’un humain. Cependant, lorsqu’elle se rend compte de la vraie nature de son psychologue, elle s’enfuit, effrayée. Elle est attirée par l’image qu’elle se fait du vampire, mais est repoussée par la créature elle-même. Cette manière d’utiliser la thématique d’attraction-répulsion est intéressante, car elle va à contresens de ce qui se fait régulièrement (le vampire humanisé qui fait d’abord peur pour ensuite devenir irrésistible).

Ce court texte contient beaucoup de dialogues, ce qui rend sa lecture très dynamique. Le procédé du deus ex machina (la sonnerie du téléphone qui permet à Madame Knox de se sauver) est sans doute un peu usé, mais la fin demeure tout de même efficace, ce qui en fait une nouvelle plutôt réussie. [LA]

• Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 22.