À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Laurent et Tania habitent un immeuble à appartements au centre-ville. En observant les adultes qui gravitent autour d’eux, ils inventent l’histoire de Tanagra et Lorio, deux enfants habitant la planète Lumière. Le moindre événement du quotidien donne naissance à un nouvel épisode. Une femme, qu’ils surnomment la Magicienne bleue, les intrigue particulièrement. Comme elle se révèle une ancienne collègue de travail de la mère de Laurent, les enfants apprennent à mieux la connaître et découvrent une femme chaleureuse, attentionnée et à l’imagination fertile. Elle ajoute d’ailleurs deux importants épisodes à leur histoire, le premier lorsqu’une panne de courant les confine dans un ascenseur, et, le second, à la fin du roman, lorsqu’elle se voit obligée de partir aux États-Unis pour tenter de vaincre une grave maladie qui la terrasse.
Commentaires
Comme dans la majeure partie de l’œuvre de Daniel Sernine, il n’y a guère de rebondissements imprévus ou de suspense dans ce roman. La Magicienne bleue se déroule de façon chronologique et raconte, de façon un peu banale, le quotidien de deux enfants doués d’une imagination peu commune. En fait, c’est l’histoire inventée par Laurent et Tania, et qui constitue une sorte de mise en abyme de l’intrigue principale, qui se révèle captivante. Le dépaysement qu’occasionnent les arbres-ballons, les pinceaux-caméléons ou encore les orages de bruit ne peut faire autrement que de susciter le ravissement du lecteur. Le glissement qui s’opère de l’univers quotidien des enfants au monde fantastique de la planète Lumière se fait sans heurts, Sernine excellant ici dans la création de ces deux univers à la fois différents et parallèles. Il réussit à doter chacun d’eux d’une atmosphère qui lui est propre et parsème son récit de réflexions enfantines savoureuses.
L’invention de Tanagra et Lorio permet aux deux enfants de mieux faire face à leur quotidien. Ils évacuent ainsi leurs peurs, découvrent certaines vérités sur eux-mêmes (les hommes ont des ailes, dont ils peuvent se servir, et une lumière intérieure qu’ils doivent s’efforcer de conserver) et acceptent plus sereinement certains déchirements – comme la maladie et le départ de la Magicienne bleue – quand ils sont transposés dans une langue imagée. Le langage, simple mais coloré, rend bien l’univers des enfants.
Un roman rafraîchissant, au dénouement touchant, qui plaira à tous. [HM]
- Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 160-161.
Références
- Blanchard, Louise, Le Journal de Montréal, 29-06-1991, p. W-25.
- Grégoire, Josée, Lurelu, vol. 14, n˚ 2, p. 20.
- Higdon, Pascale, imagine… 58, p. 121.
- Martel, Julie, Solaris 98, p. 60.