À propos de cette édition

Éditeur
Triptyque
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Moebius 67
Pagination
67-71
Lieu
Montréal
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans la province de Hebei, à Dingzhou, le grand-père Song chante le yangge, cet opéra populaire dont il est le « maître incontesté ». Tous veulent l’entendre, alors que la fête du printemps bat son plein avec son tintamarre de feux d’artifice. Convoqué aux funérailles de Zhang Dayan, Song, grippé, ne peut chanter. Plus tard, un son inhabituel le pousse néanmoins à chanter devant un auditoire d’une seule personne, laquelle ressemble étrangement au défunt. À la fin du chant, le spectateur s’évanouit, comme un fantôme.

Commentaires

L’écriture intimiste et sobre des quatre pages de cette nouvelle a quelque chose d’envoûtant tout en étant empreinte d’une profonde mélancolie, effet souvent recherché par ce type de récit fantastique. La volonté du protagoniste de chanter, alors qu’il en est momentanément incapable, est profondément touchante, alors que les descriptions suscitent, chez le lecteur, non seulement l’émoi, mais également l’égarement, voire une curiosité tout exotique.

Hélène Lesage fait montre ici d’une plume fort agréable, très imagée, comme dans cette analogie guerrière des pétards du nouvel an, ce « tintamarre plus ou moins constant de bombes, roquettes, mitrailleuses et grenades » (p. 69) qui déroute et force l’admiration. Certes, l’aspect fantastique de la nouvelle demeure mince et prévisible, et en cela, les indéterminations y sont d’ailleurs fort peu nombreuses ; n’empêche, il faut admettre que les histoires de fantômes chinois tendent vers un effet fantastique généralement fort différent du fantastique occidental traditionnel. Ce sont là des récits plus moralisateurs et davantage tournés vers une contemplation du passé ; et en cela, le texte de Lesage se veut un bel hommage à cette tradition issue de l’Empire du Milieu. [MRG]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 127.