À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Hortense Oscilla travaille comme secrétaire juridique dans un grand bureau d’avocats. Un jour, ses collègues de travail apparaissent nus à ses yeux. Hallucinations ? Canular ? Folie ? Non, Hortense se convainc, après avoir maîtrisé sa panique, qu’elle possède une perception extrasensorielle qui lui permet non seulement de voir au-delà des apparences du vêtement mais aussi de capter les émotions de ceux qu’elle côtoie. Hortense vainc ses dernières résistances et décide un matin de se présenter nue au bureau.
Commentaires
Fabrice Laubier est à son meilleur dans ces minutieuses analyses psychologiques que sont « Les Malheurs d’Hortense Oscilla., un texte fantastique, et quelques autres nouvelles réalistes comme « La Méprise » et « Ultimatum ».
Ce conte moral constitue un éloge de la simplicité, de la transparence, de la sincérité et une dénonciation de la dissimulation et de l’hypocrisie. Digne successeur de Roch Carrier, Laubier n’a de cesse de tourner en ridicule les travers humains ou les maux de la société. Dans ce siècle de voyeurisme, l’obscénité consiste à se parer de vêtements pour jouer un rôle social qui éloigne l’humain de sa véritable nature.
Le roi est nu et seule Hortense le sait. Malheur à ceux qui ont encore l’innocence nécessaire pour le dire. Quand Hortense se dépouillera de ses vêtements, elle ne récoltera que réprobation et sera mise au ban de la société.
Quelle belle leçon de fidélité à ses principes et quelle charge contre la société qui a dénaturé le rapport de l’être humain à son corps ! C’est là que la prolifération des masques sociaux prend son origine. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 104.