À propos de cette édition

Éditeur
Maclean Hunter
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Châtelaine, vol. V, n˚ 2
Pagination
16-17 ; 53-55
Lieu
Montréal
Année de parution
1964

Résumé/Sommaire

En 2501, le noyau terrestre connaît une brusque élévation de température et la Terre est condamnée à devenir invivable. Le narrateur assiste à la destruction de la planète et de sa ville, Montréal, avant de participer à l’exode des survivants vers la Lune. Une révolution oblige la « race blanche » à se réfugier du « côté sombre et glacial » du satellite. C’est dans une nouvelle ville, appelée América et construite au bord d’un immense cratère, que le narrateur va refaire sa vie avec Lya, qu’il a rencontrée à la faveur de l’exode.

En même temps, le narrateur entre en communication avec une puissance inconnue, qui lui fait parcourir le temps par la pensée et qui lui révèle les secrets des choses. Mais s’il apprend ainsi que la Terre avait été le bien propre d’une entité désormais défunte et s’il devient capable de visiter les siècles passés, le narrateur ne se désespère plus depuis que Lya l’attend dans leur maison de verre sur la Lune, ainsi que leur fille, Mara.

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Commentaires

Lancée en 1960, Châtelaine est une revue ciblant le public féminin qui publiait régulièrement de la fiction et parfois de la science-fiction. Cependant, le cadre étroit offert aux nouvellistes, limités à 3000 mots environ, ne favorisait guère le développement d’une histoire de science-fiction digne de ce nom.

Lefebvre se contente donc de relater ici une série d’événements auxquels assiste le narrateur sans vraiment y prendre part. Le thème de la fin du monde et de l’exode forcé vers un nouveau monde a souvent été abordé, y compris par Emmanuel Desrosiers au Canada d’expression française dans La Fin de la Terre (1931) et, au cinéma, par des films tels When Worlds Collide (1951), tiré d’un roman de 1933. Si on pourrait également citer La Jetée (1962) comme inspiration de la description de la vie dans les abris avant le départ, la nouvelle se montre plus originale en abordant la vie sur la Lune : le cratère illuminé douze heures par jour, la reconstruction d’un piano avec l’aide d’un robot qui préfère la musique classique, la création d’une nouvelle littérature lunaire… Rien n’est développé, cependant, et le tout se termine sur une explication du moyen qui a permis au narrateur de faire parvenir ce récit à Châtelaine.

La nouvelle fait preuve d’une qualité d’écriture certaine, mais le ton hésite entre l’humour noir des premières lignes, le stoïcisme adopté pour évoquer l’exode et le mysticisme éperdu de questions des ultimes paragraphes. L’originalité des trouvailles, la maturité de la psychologie et la poésie de certaines descriptions – destruction de Montréal, désespoir dans les abris, survie sur la Lune – font regretter que Lefebvre n’ait pas poursuivi dans la veine de la science-fiction. L’auteur a plutôt choisi de se consacrer au cinéma, où il fait une carrière plus qu’honorable. [JLT]

  • Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 116-117.