À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
« La fille aux cheveux rouges » est de retour dans la Cité de verre après avoir surmonté une épreuve imposée par le cercle des magiciens : ramener un bracelet magique appartenant à un terrifiant dragon. Une mauvaise nouvelle l’attend : Melkior ne dirige plus le cercle des magiciens. C’est la cruelle et ambitieuse Aïsha qui a pris sa place. Wondeur rencontre la magicienne et découvre ses intentions : s’emparer du bracelet magique et se débarrasser de la jeune guerrière.
Wondeur est découragée. Le cercle des magiciens devait l’aider à rencontrer la femme qui apparaît dans ses rêves, celle qui promet de lui redonner le pouvoir de voler. Suivant les conseils de son amie Faye, Wondeur décide de quitter la Cité de verre. Elle ira à Santa Camillia car le dragon, avant de mourir, lui a confié un cahier écrit en chinois avec pour unique adresse ce village côtier. Poursuivie par les sbires d’Aïsha, la jeune guerrière parvient malgré tout à destination. Elle remet le cahier à son destinataire, le docteur Chang. Le médecin lui annonce qu’elle est l’héritière du dragon et qu’une métamorphose est en cours, annoncée par l’apparition d’écailles sur la peau de Wondeur : elle va peut-être se transformer en dragon. Déprimée et inquiète, la jeune fille reprend courage quand le docteur Chang lui affirme que le bracelet donne à son porteur le pouvoir de visiter ses rêves. Wondeur va enfin entrer en contact avec la femme qui hante ses rêves. Mais le voyage ne sera pas sans risques…
Commentaires
Le roman jeunesse carbure aux héros et aux héroïnes. Wondeur en est une. Mais elle est différente. Toute en action, elle parle peu. Aimantée par un seul désir, retrouver le pouvoir de voler, sa quête est égoïste. Elle avance seule et cette solitude la pousse dans des choix déchirants, dans des conflits d’ordre cosmologique. Il faut comprendre dès le départ que le monde décrit par Joceline Sanschagrin dans La Marque du dragon appartient aux rêves. Relecture du réel selon l’axe du désir, le monde onirique n’est pas sans danger. Le traverser, c’est affronter mille monstres, mille beautés trompeuses, courir la chance de perdre son chemin et même son identité.
Cette approche quasi mythologique, Joceline Sanschagrin l’élabore dans son roman avec une simplicité désarmante. Puisant à la fois dans une certaine philosophie orientale et dans les structures classiques du roman d’apprentissage, l’auteure tisse une histoire sans faille où l’aventure et l’étrange se marient avec aisance.
Trop souvent, le roman jeunesse se confine dans la biographie psychosociale où le récit est pris en otage par des contraintes pédagogiques. L’aventure n’y est plus alors qu’un moteur servant à propulser des valeurs « correctes », une mise en conserve d’un produit éducatif, fade et prévisible. Ce n’est pas le cas de La Marque du dragon. Le roman de Joceline Sanschagrin nous invite au départ et aux rêves comme tout bon roman d’aventures devrait le faire. [ML]
- Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 152-153.
Références
- Fontaine, Catherine, Lurelu, vol. 22, n˚ 2, p. 45.