À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
L’invention du docteur Xi Yiang Tsieu, un détecteur de mensonges directement relié au cerveau, est conçue de telle sorte qu’une petite lumière rouge s’allume dans le coin de l’œil du menteur. Dans une série de scènes illustratives, on voit : 1) une femme qui découvre que son mari la trompe ; 2) une mère qui doit révéler la vérité à son enfant à propos du Père Noël ; 3) un premier ministre qui, au petit écran, admet qu’une fois reporté au pouvoir, il ne pourra pas faire grand-chose pour le peuple ; 4) une épouse qui accepte de faire l’amour à son mari sans en avoir le goût ; 5) un jeune homme qui, à son mariage, reconnaît qu’il ne pourra être fidèle éternellement. Mais la question se pose : doit-on faire entièrement confiance à cette invention ?
Commentaires
Un texte ni bête ni génial, illustrant un dicton bien connu : « Toute vérité n’est pas bonne à dire. » Ce thème, on l’a vu souvent en littérature, et encore récemment, au cinéma. Pour ce qui est de l’originalité, rien de tout à fait neuf, on l’aura compris. Le tout pourrait encore être acceptable, si ce n’était une faille dans le raisonnement qui nous arrive à la presque toute fin («… si elle est brisée, elle doit faire le contraire de ce qu’elle est supposée affirmer »), et qui rend l’histoire un peu caduque.
Autre problème : l’auteur semble avoir un peu de difficulté à faire un choix clair entre la SF et la littérature mais dans le caractère ni chair ni poisson du projet. Sous des allures SF, le récit n’est guère qu’une série de scènes mainstream illustrant le propos. À moins qu’il ne s’agisse plutôt d’un récit mainstream, auquel cas l’argument SF ressemble un peu au proverbial lapin tiré du chapeau du magicien.
Une nouvelle qui pourrait bien faire l’unanimité en irritant l’un et l’autre des groupes de lecteurs auxquels elle s’adresse. [GS]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 271-272.