À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 56
Pagination
39-50
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans un Québec nouvellement souverain, obsédé par sa démographie, un policier homosexuel est confronté à l’application d’une politique étatique, multiple et secrète, dont l’objectif ultime est d’accroître les naissances. L’engrossement d’immigrantes en quête de statut et la production, par clonage et processus de croissance accélérée, de « femmes-ventres » dépourvues d’intelligence, réduites à la fonction de procréation, le révolteront et il décidera d’agir.

Commentaires

Le premier niveau du récit est le drame personnel du policier : en rejetant son homosexualité, il a choisi de faire carrière. Les événements nous sont racontés dans une lettre écrite à son amant, dans laquelle il demande pardon. Le second niveau, c’est le drame du policier, instrument de contrôle social, confronté à sa conscience devant les horreurs découvertes.

L’idée des femmes-ventres n’est pas nouvelle ; il est par contre intéressant de l’avoir insérée ici dans le contexte non pas d’une stérilité de l’espèce humaine, ce qui est généralement le cas, mais d’un nationalisme étatique fanatique.

« Les Mères » foisonne d’idées intéressantes qui auraient mérité plus d’attention et de développements. Par contre, le récit aurait eu plus de force si Guy Bouchard s’était limité : la multiplication des angles possibles par où aborder les dimensions d’un Québec souverain vu comme un État policier, à peine esquissés, nous laisse sur notre faim et empêche l’auteur d’achever son propos et de fignoler les liens entre les différentes parties de la nouvelle.

En voici quelques exemples : assimilation, dans la marginalité, de l’homosexuel et de l’immigrant ; problématique immigration–natalité ; sort réservé aux assistés sociaux ; engrossement des immigrantes (qui aurait pu en soi être le support axial de la nouvelle) ; technologies de reproduction ; relations homme–femme ; risques du nationalisme fanatique, etc.

Le proverbe s’applique : Qui trop embrasse, mal étreint. [MD]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 41-42.