À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Étienne vit dans le nord du Québec, aux abords d’un lac éloigné de toute civilisation, un lieu assez isolé pour que ses parents puissent y faire en toute tranquillité leurs recherches. Et y inventer tout ce qu’ils souhaitent sans être dérangés, ni espionnés. Dans cette région vivent une bande de géniaux inventeurs, tous dans leur bulle et à des années-lumière des préoccupations d’un enfant. Ses parents, tout à leurs expériences, oublient bien souvent leur fils. En guise d’ami, ils lui ont donné un robot, surnommé Zen. Étienne n’a pas non plus de bicyclette, mais bien un hydrocoptère.
Le garçon souffre évidemment de la solitude. Or, au cours de l’une de leurs expériences, ses parents connectent leurs cerveaux à un ordinateur. Problème : ils se retrouvent bientôt déconnectés de leurs propres corps. Livré à lui-même, Étienne parvient à arracher à ses propres recherches un scientifique vivant dans le coin, Antoine, pour reconnecter ses parents à leurs corps. Après quelques essais ratés où les trois adultes vont partager le même corps pendant un temps, ils trouvent la solution en connectant Zen à leurs corps. Celui-ci fera alors la découverte d’un monde de sensations merveilleuses qu’il ne souhaitera pas délaisser.
Commentaires
Œuvre qui se veut avant tout rigolote, Mes parents sont fous ! reprend bien des éléments déjà vus au cinéma : des parents accaparés par leurs expériences qui ne comprennent plus la réalité de leur propre rejeton, des expérimentations qui tournent mal et un petit garçon qui représente le gros bon sens en plein milieu de l’histoire. Étienne, du haut de ses dix ans, devra faire face aux conséquences des essais de ses parents. Il grandit de façon quasi autonome, encadré seulement par un robot qui fait grosso modo ce que l’enfant veut. Toute cette solitude et ce sentiment d’abandon le rendent un peu grincheux, ce petit garçon. Certes, il peut aller au village voisin, mais comme il doit garder le secret sur les recherches de ses parents, ses possibilités de relations sociales sont limitées. On ressent avec lui le manque dans sa vie, d’autant plus que ses parents, face à ce sentiment, démontrent un manque de compréhension assez hallucinant.
Même si la vie de notre jeune héros n’est pas rose, l’auteure nous livre une histoire résolument humoristique : les déboires d’Étienne nous sont racontés d’une façon telle que l’on rit bien plus que l’on pleure. L’intervention d’Antoine, ami des parents d’Étienne auquel celui-ci fait appel pour l’aider à résoudre la déconnexion du cerveau de ses parents, rend le tout terriblement loufoque. Antoine a autant l’esprit de recherche que ces derniers : la science avant tout ! Les conséquences ? On verra après. La scène où les trois adultes partagent le même corps est vraiment drôle à souhait étant donné que ceux-ci essaient tous de prendre le contrôle en même temps. Étienne parvient à décoder qui parle à quel moment grâce aux répliques et mimiques de chacun. Encore plus drôle est la réaction de Zen quand on le connecte tour à tour au corps des parents d’Étienne. Celui-ci découvre alors tout un monde de sensations et d’émotions que son cerveau électronique ne lui permet pas d’éprouver. Il décide à un moment d’emprunter le corps du père d’Étienne pour explorer un peu le monde sous un jour nouveau, risquant de mettre à jour la planque secrète des chercheurs !
Tout finira bien, on est dans un roman pour enfants, mais cette mésaventure n’apprendra pas pour autant la sagesse aux parents d’Étienne. Après toutes ces péripéties, il appréciera d’autant plus le calme de ses journées. Pour un temps du moins. [MC]
- Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 182-183.
Références
- Desroches, Gisèle, Le Devoir, 30/31-03-1996, p. D 6.
- Rondeau, Guylaine, Lurelu, vol. 19, n˚ 2, p. 25.