À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme enregistre une cassette qu’il destine à une amie. On apprend qu’il a été malade, qu’il a changé, tellement que sa femme et ses enfants l’ont quitté, incapables de supporter sa vue plus longtemps. Sa maladie s’est manifestée de façon progressive : nausée, vomissements, éruptions cutanées, besoin d’humidité puis changement radical de couleur, si bien qu’il a commencé à prendre une apparence nettement batracienne. À la suite d’un mystérieux appel qui lui a appris qu’il existait des créatures pareilles à lui, il a décidé de liquider toutes ses affaires et d’aller rejoindre ses semblables dans les marais de la forêt.
Commentaires
Bergeron nous offre ici une petite histoire au ton léger, et même franchement drôle par moments. Avec un souci du détail qui passe presque inaperçu, il nous décrit son personnage sans avoir l’air de le faire, si bien qu’on le visualise sans peine, par exemple avec ses doigts qui ne peuvent plus s’ajuster aux notes d’un piano, ou au hasard de l’expression curieuse d’un sourire chez un de ses « semblables ».
Une histoire tragique, sans doute, mais narrée avec entrain et farcie de tous les problèmes quotidiens provoqués par le nouvel état du patient. On peut cependant souligner que la fin du récit s’éternise un brin, avec l’apparition de deux points de vue extérieurs, celui de la destinataire de la cassette (qui en a fait une nouvelle), puis celui de l’éditeur d’un recueil où figure ladite nouvelle qui nous explique que l’auteure en question a mystérieusement disparu après une grave maladie. Cela n’ajoute pas grand-chose à l’histoire, outre le fait que la « maladie » semble s’étendre à d’autres personnes, et ne jette aucun éclairage sur l’origine du mal ou son mode de transmission.
Malgré tout, un texte réussi. [CB]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 20-21.