À propos de cette édition

Éditeur
Nous
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Nous, vol. VI, n˚ 5
Pagination
58-59
Lieu
Montréal
Année de parution
1978

Résumé/Sommaire

Un clochard, errant le soir dans la ville, lève les yeux au ciel et voit la chute d’un météorite. Il formule un vœu, celui de « s’enfoncer dans l’asphalte grise [sic] du trottoir ». Plus tard, il est frappé par un taxi en traversant la rue, et meurt désarticulé sur la chaussée. Son sang forme des ruisseaux dans le caniveau ; coulant avec une profusion inexpliquée, il s’infiltre dans les canalisations municipales, forme dans les rues des torrents où les gens se noient. C’est au point où l’on ne sait plus que faire du corps des victimes de ce déluge. Vieille vedette déchue, le clochard hantera sous forme de fantôme la croix du mont Royal.

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Commentaires

La narration cite des paroles de la chanson « Ordinaire » de Robert Char­lebois, et les attribue au sans-abri âgé, alcoolique, qui est le personnage de cette errance et la victime de cet accident. S’il faut comprendre que c’est l’auguste frisé lui-même, golfeur millionnaire dans la vraie vie et ami des milliardaires, on constate une fois de plus que nul n’est prophète en sa fiction.

Le dérapage diégétique, qui semble caractéristique de notre littérature de cette époque, se produit au mitan de la nouvelle. Non content de l’image du sang réalisant le vœu tragique de s’enfoncer dans l’asphalte urbain, l’auteur, pour la suite de son récit, prend le parti du grotesque et de l’hyperbole. Les derniers mots de la nouvelle sont, entre guillemets, « Buvez-en tous, car ceci est mon sang ». Toutefois le corps du chansonnier déchu ne fournira pas la première moitié de la christique citation, mais on fera des cadavres des noyés « du ragoût de boulettes en conserve » et même « une nouvelle marque de nourriture pour chiens ». Le tout assaisonné de quelques remarques, en passant, sur le mercantilisme.

Si ç’avait plutôt été Raôul Duguay que l’auteur avait choisi comme figure de référence, on aurait mieux apprécié, ou du moins compris, le déferlement final de « n’importe quoi ». [DS]