Mixou, le petit fantôme

En cette journée de l’Halloween, Maxime et Josée vont visiter une vieille tante à la campagne en compagnie de leurs parents. Un violent orage les force à passer la nuit chez leur hôte. Au moment de se coucher, Maxime aperçoit à la faveur d’un éclair un fantôme dans la remise du jardinier. Il décide d’aller voir de plus près de quoi il en retourne.

Je ne m’y habitue pas. C’est plus fort que moi. Il n’y a rien que je déteste autant que cette manie trop répandue d’utiliser la littérature pour toutes sortes de causes, notamment la cause pédagogique.

Le numéro de ZIP étant un spécial Halloween, l’auteur, Claude Leclerc, a écrit un texte de circonstance. Son histoire de petit fantôme condamné par le Maître des Ombres depuis cent ans à apparaître aux humains, le soir de l’Halloween, est tout au plus gentille. Mais est-ce ce genre de texte qui va convaincre les jeunes que la lecture peut être une merveilleuse occasion de découvrir des choses différentes ? Tout est tellement fidèle ici aux situa­tions quotidiennes que les jeunes vivent.

« Mixou, le petit fantôme » est un ramassis de clichés, de bons senti­ments et de stéréotypes sexuels (petit garçon curieux et courageux, petite sœur timorée tenant un rôle effacé de faire-valoir). Mais je m’emporte peut-être pour rien. Ce n’est plus de la littérature, c’est un exercice de lecture.

Le seul élément positif que je retiens de ce texte, c’est quand Maxime explique à Mixou pourquoi il ne fait peur à personne le soir de l’Hallo­ween. L’auteur dénonce ainsi le règne de l’artifice qui a fait disparaître dans notre société les véritables valeurs, dont le souci du vrai, le sens du sacré et de l’émerveillement. [CJ]

• Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 117-118.