À propos de cette édition

Éditeur
Maclean Hunter
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Magazine Maclean, vol. I, n˚ 3
Pagination
33, 64
Lieu
Montréal
Année de parution
1961

Résumé/Sommaire

Monsieur Zède est un employé modèle qui se présente chaque jour à quatre heures moins quart à l’Atelier pour y apporter épreuves et dessins. Un jour, une jeune femme de l’Atelier se présente au bureau de Monsieur Zède à trois heures trente pour venir y chercher les épreuves. Horrifié de cette rupture d’une longue habitude, Monsieur Zède se force à accélérer la cadence afin de devancer la demoiselle et ainsi se rendre à l’Atelier lui-même. Lorsqu’il y parvient, il ressent l’ivresse de la victoire.

Il se met alors à pratiquer diverses courses dans la vie quotidienne. Accumulant victoire sur victoire, il se voit comme un conquérant moderne. Cela le pousse à lire des livres d’histoire, puis d’autres ouvrages, voracement. Son travail en souffre. Un soir, les mots sortent de ses livres et se battent, enflammant la chambre. Fuyant la pagaille, Monsieur Zède se jette par la fenêtre…

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Commentaires

Une lecture fantastique de ce texte est possible, mais n’est guère convaincante. En effet, on est davantage porté à croire à l’effondrement mental d’un homme dont la personnalité fade a été ravivée mais aussi fragilisée par le bris de la routine dans laquelle il se morfondait.

Bien servi par la plume de l’auteure, « Monsieur Zède » n’est pas très satisfaisant en fin de compte. Le personnage éponyme aurait pu être intéressant, mais il manque de profondeur. Je me suis cru jusqu’au dernier quart dans un texte humoristique, à cause de la description des compétitions triviales de Zède : par exemple, quand il s’efforce de finir de se raser avant que l’eau de son café ne bouille. Ce genre d’enfantillage est assez attendrissant, surtout par contraste avec la personnalité antérieure de Zède. La mort de Zède est une conclusion faible : l’attachement que l’on commençait à ressentir pour cet employé à la vie grise qui renaissait tardivement est trahi par son effondrement (ou, si vous préférez, par l’intervention surnaturelle des mots). Un texte prometteur qui se termine en queue de poisson. [YM]

  • Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 43-44.