À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le petit Pascal reçoit au réveillon une montre longtemps convoitée. Mais c’est aussi le jour où il tombe malade : il s’est enrhumé en revenant de l’école. On le retrouve des années plus tard : il a vingt-six ans mais il est un vieillard hospitalisé qui passe ses journées sans parler, à regarder sa montre. Il meurt, son corps est réduit en poussière. Les médecins formulent diverses hypothèses sur ceux qu’on appelle les chronaufragés. Selon l’une d’elles, Pascal aurait été consumé par le désir qu’il avait pour cette montre.
Commentaires
L’enfant dans ce texte semble sorti du passé, avec ses référents, ses sujets d’intérêt et de convoitise, la thématique de ses jeux. Peut-être est-ce, par exemple, l’époque de l’enfance de Guy Bouchard. Cela a certes peu à voir avec les préoccupations d’un jeune de 1987.
Du reste, malgré la consigne de ce numéro spécial d’imagine…, « La Montre » n’a clairement pas été écrite pour les jeunes. Qu’on en juge par cette phrase, qui n’est pas la seule de ce calibre : « Lapointe pense qu'il s'agit d'une forme de chronophagie liée à une intensité extrême du désir, d'un désir qui, se croyant voué à la frustration, se vengerait en consumant l'existence du sujet grâce à un déphasage temporel ». Monsieur Bouchard, qui enseigne à l’université, n’a manifestement aucune notion des capacités de lecture d’un enfant ou d’un préadolescent.
Cela dit, c’est très bien écrit, très conventionnel aussi : on n’est nullement surpris lorsqu’on entrevoit, à la fin, un des médecins qui éprouve pour son nouveau briquet la même fascination que naguère Pascal pour sa montre. Mais on ne croit guère aux explications pseudo-scientifiques du professeur Marini (une influence extraterrestre néfaste) et on opte plus volontiers pour une lecture de ce texte comme étant du fantastique. [DS]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 50-51.