Mort blanche (La)

Doug Bordman est un alpiniste de l’extrême. Au cours d’une expédition, l’un de ses camarades, Peter, est mort dans une avalanche. Depuis, il a peur de la montagne, mais souhaite quand même y retourner car il a un rêve secret : rencontrer le Yéti, l’abominable homme des neiges. Il part donc à la conquête de l’Everest où il est enseveli dans une avalanche. Quand il ressort de sa gangue de neige, il n’est plus le même.

Le début de la nouvelle parle longuement d’une lame, mais on se demande vraiment pourquoi car elle semble plutôt être l’arme d’un meurtrier qu’un accessoire d’alpiniste, ce qu’elle se révèle plus ou moins être.

« La Mort blanche » est divisée en quatre temps, un pour chaque saison, créant ainsi des divisions temporelles qui suivent le cheminement du personnage principal et donnent la durée de la nouvelle. La description des avalanches, de la peur qu’en ont les alpinistes et de la force qui les pousse quand même à affronter les montagnes est brève, mais sonne très juste. Doug affrontera d’ailleurs cette peur lorsqu’il sera pris dans une avalanche.

La description de ce qu’il ressent, prisonnier de la neige, est hallucinante : on croirait y être. C’est d’ailleurs à ce moment que le personnage subit une transformation totale et complète : d’humain, il devient autre, abominable homme des neiges. Emporté par une avalanche alors qu’il cherchait à voir un yéti, il en deviendra un lui-même. Un autre membre de sa nouvelle race lui fait comprendre pourquoi : les yétis sont des alpinistes morts dans des avalanches. Doug accepte son destin, comprenant que cet accident a été pour lui une étape, une incubation, un passage vers autre chose. Vers ce qu’il est désormais. Un yéti. [MC]

• Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 164.