À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un noyé revient hanter les lieux où l’attend toujours la femme qui l’aime, dans l’espoir que la mer lui rendra son amant.
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Gloria Escomel est le deuxième critique littéraire cette année, après Michel Lord, à tenter l’aventure de la fiction – si on fait exception d’un très court texte publié voici une dizaine d’années dans Requiem. Dans les deux cas, le texte est trop court pour se faire vraiment une idée du potentiel de chaque auteur. Tout au plus peut-on y déceler une prédilection pour le fantastique.
La fiction de Gloria Escomel prend la forme d’un lamento. Le noyé regrette de ne pouvoir se souvenir clairement des êtres qu’il a connus, et particulièrement de la femme qui l’attend fidèlement. Si l’argument vous intéresse, je vous invite à lire plutôt la longue nouvelle de Louis Jolicœur, « L’Araignée du silence », qui part de la même situation pour tisser un complexe réseau de souvenirs épars, de sensations fortes dont « La Mort du noyé » représente une pâle et bien modeste ébauche.
L’originalité du texte d’Escomel réside dans le renversement d’une idée reçue, soit que le grand tourment des morts consiste à se savoir oublié par les vivants. Ici, au contraire, le noyé se désole et souffre de la dissolution de sa mémoire alors que les vivants se souviennent de lui. C’est une façon assez personnelle de concevoir la mort.
Dans un style poétique qui sied bien au propos du récit, Gloria Escomel livre donc un premier exercice d’écriture sympathique mais forcément mineur. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 84.