À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur, en visite au musée du Louvre, admire la Joconde quand il est accosté par une vieille dame qui se révèle avoir servi de modèle au célèbre tableau de Vinci.
Commentaires
Michel de Celles publie peu et ses œuvres sont toujours très différentes les unes des autres. « Le Musée imaginaire » est un très court texte, en apparence simple comme la vie, mais justement la vie n’est pas aussi simple qu’on le pense.
J’ai retourné ce texte dans tous les sens pour tenter de trouver la position de l’auteur. Car à travers quelques notations quotidiennes, Michel de Celles pose à son tour, à la suite de plusieurs autres écrivains, la question du rapport entre l’art et le réel. Le récit oppose deux points de vue : celui du narrateur, esthète qui admire la beauté éternelle de l’art, et celui de la dame, qui a la nostalgie de sa beauté éphémère. L’œuvre d’art est un miroir qui nous renvoie la beauté perdue, semble dire celle qui a inspiré la Joconde.
Le texte oscille constamment entre ces deux regards. Où loge l’auteur ? Cette hésitation est aussi une position. Contrairement à la majorité des écrivains, de Celles ne conclut pas à la supériorité de l’art sur la vie. Ce sont deux modes de représentation différents mais inséparables, qui ont chacun leur mérite respectif.
Comme on peut le voir, ce sont souvent les textes les plus courts qui suscitent les réflexions les plus longues et les plus profondes. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 63.