À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un matin, on transfère une femme de sa cellule à un labyrinthe souterrain qu’on tente de lui présenter comme l’au-delà. Devinant la supercherie, elle lutte et retrouve péniblement son chemin vers la prison. On efface de sa mémoire toute trace de cette expérience et elle réintègre sa cellule pour quatorze ans. À peine libérée, on l’enferme dans un asile où le souvenir de ces événements lui revient. Elle tente de tout révéler, mais personne ne la croit. Elle finit par se taire, gardant pour elle la vérité.
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Commentaires
Comme la plupart des œuvres de Claudette Charbonneau-Tissot, « Mutation » est un texte fort, qui dérange. Dans ce récit, la narratrice déambule d’espaces clos en espaces clos, où chaque porte débouche sur une nouvelle forme d’emprisonnement. La thématique chère à l’auteure (la quête labyrinthique de soi et l’incommunicabilité entre les êtres) envahit de façon obsédante les univers diégétique et symbolique, produisant ainsi un effet de renforcement des plus efficaces, le tout soutenu par l’unicité de la forme narrative : un narrateur, un point de vue.
L’atmosphère troublante qui se dégage de ce discours insolite et équivoque pourrait à la limite servir de critère d’inclusion de ce texte dans le corpus fantastique. Après tout, la narration est produite par un personnage problématique pris entre deux types de « réalité ». Heureusement, ces hésitations de nature formelle n’enlèvent rien à la qualité du récit. [CH]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 17-18.