À propos de cette édition

Éditeur
Ashem Fictions
Genre
Fantasy
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Transes lucides
Pagination
19-34
Lieu
Roberval
Année de parution
2000
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sur les ordres d’un mystérieux client, Marc-André Robitaille, un jeune sorcier terrien, part en croisade contre un vieux dragon, Durrell, qui se trouve également être un banquier redoutable. Son but : prendre le contrôle de la volonté du dragon à l’aide d’artifices magiques et lui faire signer un contrat qui en fera l’esclave du client anonyme. Les choses ne se déroulent cependant pas tout à fait comme prévu pour Robitaille, qui finit par découvrir, à ses dépens, que la puissance de l’amour transcende celle de ses plus astucieux sortilèges…

Commentaires

Avec « Mystères des pyramides », Michel Lamontagne nous livre une nouvelle déconcertante à plus d’un point de vue. Au plan de l’intrigue, la chute de la nouvelle a de quoi surprendre le lecteur le plus aguerri, le mystérieux client de Robitaille se révélant être une dragonne qui veut épouser Durrell. Et le dragon-banquier, secrètement amoureux d’elle, accepte de tout quitter pour l’épouser. Conséquence de cette fin inattendue : une fois passé l’effet de surprise, le lecteur ne sait plus exactement où situer le bien et le mal dans ce récit. Le mal est-il bien du côté des dragons, présentés tout au long de l’histoire comme des bêtes diaboliques, mais qui se révèlent finalement capables d’amour et d’abnégation, ou du côté de Robitaille, qui veut délivrer l’humanité des forces maléfiques, mais qui se montre cruel et incapable de compassion ?

Cette dualité des êtres de la nouvelle se retrouve également dans la diégèse. En effet, l’univers de « Mystères des pyramides » est double, des éléments nettement associés à la fantasy côtoyant des éléments du monde usuel. Cette cohabitation a un effet très déstabilisant sur le lecteur. Un sorcier qui se nomme Marc-André Robitaille et qui va combattre un dragon qui est banquier, des êtres de fantasy qui utilisent des téléphones et des fax, voilà de quoi dérouter le lecteur qui ne sait plus très bien dans quel type d’univers évoluent les personnages. Comment, en effet, qualifier un monde où coexistent la fantasy et notre univers habituel ?

S’il fallait, finalement, trouver une phrase qui décrirait l’ensemble de la nouvelle, nous dirions qu’il s’agit d’un texte qui invite à aller au-delà des apparences. Nous serions également tentée de nous reporter à l’auteur cité en exergue du texte, Edmond Jabès, écrivain dont l’œuvre échappe à toute définition ; car sans être indéfinissable, la nouvelle de Michel Lamontagne a ceci de commun avec l’œuvre de Jabès qu’elle dérange et bouscule nos repères. [SN]

  • Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 98-99.