Résumé/Sommaire
Le marquis de Cadaverak et son équipe escaladent l’Olympus Mons afin de s’emparer du corps du Maître de Mars. À la troisième ligne de défense, ils sont attaqués par des gorgones végétales. Cadaverak leur sacrifie Asmodeus, l’avocat du diable, afin d’attirer les prédatrices loin de leur passage. Au quatrième cercle, Cadaverak se sert de la tortue Gamera comme arme d’attaque et cette dernière, blessée, doit être euthanasiée.
Après son sommeil, Le Trench apprend que Cadaverak vient s’emparer du corps du Maître afin de semer le désordre cosmique et ainsi précipiter l’anéantissement de l’espèce terrienne comme le voudraient les Cousins martiens. Au cercle suivant, Boff, le dernier survivant des trois chats invisibles, réussit à semer la zizanie parmi les cavaliers et meurt en détruisant une armée entière. Cadaverak est maintenant seul avec Bânisha, la femme à tête de chatte, fille du diable. Ils sont repérés par un guetteur.
Commentaires
Cette histoire pleine de fantaisie, alliant le fantastique et la SF, ne se prend pas au sérieux. Le style inventif, en accord avec la désinvolture du propos et des personnages, travestit des clichés et permet de créer des êtres de bande dessinée. Les noms des personnages, par exemple, indiquent bien la parodie du genre policier particulièrement dans le personnage du Trench, un mélange de Colombo et d’inspecteur Gadget futuriste désigné par son attribut le plus visible : le manteau qui est supposé le camoufler dans la foule. D’ailleurs, ce manteau n’est certainement pas banal puisqu’il se comporte comme un assistant qui peut traduire les langues, donner des références historiques, etc. C’est l’indispensable docteur Watson de Sherlock Holmes. À la lecture, on sent le plaisir de l’auteur au moment de la création. Il tente d’ailleurs de le partager en parsemant son texte de clins d’œil de connivence : « Il fallait qu’il fasse quelque chose. Mais y avait-il vraiment quelque chose à faire ? » À moins d’être allergique à ce qui fait sourire, le lecteur ne peut que se laisser emporter par ce conte bon enfant.
À l’aide de divers gadgets de super-agent, le Trench fait face à des ennemis aux possibilités étranges et extrêmes avec l’inquiétude nonchalante de celui qui sait qu’il va s’en sortir même si la situation lui échappe en partie. Ses ennemis sont des créatures étranges, souvent démoniaques, parfois mi-animaux, mi-humains qui peuvent grossir, voler, disparaître, etc. pour ainsi corser le combat. Le Trench s’adapte facilement aux situations éprouvantes où il se sent utile alors qu’il se révèle plutôt mal à l’aise en tête-à-tête avec sa conjointe. En cela, il rappelle les héros des bons vieux westerns. En mélangeant ainsi les genres et les stéréotypes et en jouant avec les mots, l’auteur n’essaie pas de faire croire à une réalité crédible : les excès de toutes sortes prouvent qu’il aime plonger dans l’imaginaire. [AL]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 186-187.