À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Maïté Plantin est une jolie fille aux cheveux et au caractère rebelles. Après l’école, elle impose à Nickolas Plon, qui la trouve de son goût mais qui en a peur, de porter son sac d’école jusque chez elle. À la maison, elle retrouve sa mère, sa tante Inès et son oncle Alfred. La relation entre Maïté et sa tante Inès est antagoniste : cette dernière lui en veut de n’en faire toujours qu’à sa tête, comme la fois où elle a « tué » la poupée Barbie qu’elle lui avait donnée en cadeau. Tante Inès voudrait bien que Corinne, sa mère, dompte le comportement emporté de la jeune fille, mais Céphie, la grand-mère, s’y oppose et lui énumère ses qualités.
Maïté écoute une conversation où sa mère, Corinne, parle d’aller passer Noël en Haïti avec Inès et Alfred, mais cela ne fait pas du tout son affaire et elle en veut à sa tante d’avoir suggéré cette idée. Elle fait irruption dans la conversation en refusant de partir. Elle les accuse de vouloir placer sa grand-mère, Céphie, avec laquelle elle s’entend bien, dans un hospice. Sidérée, sa mère offre à Maïté de rester chez sa grand-mère pour Noël. Celle-ci s’empresse d’aller annoncer à sa grand-mère, leur voisine, qu’elle l’a sauvée de l’hospice.
Deux jours avant Noël, Maïté emménage chez sa grand-mère. Celle-ci l’emmène faire le marché dans le fond des placards de Corinne et Inès où celle-ci cache pour elle-même plein de bonnes choses qu’elle ne partage avec personne. Le soir de Noël, Céphie raconte à Maïté comment elle lui ressemblait dans sa jeunesse et que sa mère l’avait placée chez une vieille tante acariâtre pour qu’elle l’« arrange d’un coup de baguette ». Elle devait travailler péniblement. En allant laver le linge à la rivière, elle avait trouvé un peigne nacré, un peigne de sirène qui a le don de faire réfléchir lorsqu’on l’utilise. Cette trouvaille lui avait permis de surmonter son caractère primesautier et colérique. Elle en fait don à Maïté. Celle-ci l’utilise durant la nuit et, au matin, elle va inviter Nickolas à déjeuner pour se faire pardonner de l’avoir traité de façon autoritaire.
Commentaires
L’appartenance au fantastique de cette histoire familiale tient essentiellement au pouvoir magique du peigne qui semble, à son usage, calmer les élans intempestifs de l’utilisatrice. Il symbolise effectivement le réconfort que l’on peut ressentir à prendre soin de soi, à prendre le temps de réfléchir au lieu de réagir impulsivement. Il sert donc d’outil pour passer de l’état enfantin avec ses pulsions égocentriques violentes au monde idéalement plus maîtrisé et social des adultes. Remarquez que cette socialisation et cette maturation passent par l’acceptation de la féminité et de la séduction, les cheveux et la sirène en étant des expressions culturelles reconnues.
L’essentiel de l’histoire tient davantage dans le sentiment d’insécurité que ressent l’enfant ballottée entre deux pays et deux cultures, entre une éducation sévère et une éducation permissive, entre l’enfance et l’adolescence… Maïté cherche à faire sa place et sa quête prend parfois des allures de révolte : « Je suis assez grande pour rester seule, affirme Maïté. Entendez-vous cela ? Quelle effrontée ! Pas question ! tonne à son tour tante Inès. » C’est pourquoi le sort de la grand-mère lui tient tant à cœur, puisque celle-ci est menacée de perdre aussi son autonomie : toutes les deux se rejoignent dans le même combat. De telle sorte que la grand-mère qui se reconnaît en Maïté lui lègue le fameux secret magique. Ce rapprochement entre la génération des grands-parents et celle des petits-enfants a des effets bénéfiques depuis longtemps prouvés : l’un servant de guide et de confident à l’autre.
L’écriture, ciblant des lecteurs de neuf ans et plus – je dirais même à partir de huit ans –, est simple. Les phrases y sont courtes. Des dessins de Daniela Zekina agrémentent le texte à presque toutes les pages. À la fin du livre, un dossier comportant des informations et des jeux sur Haïti renforce l’objectif pédagogique de cette collection pour enfants. [AL]
- Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 6-7.
Références
- Diotte, Emmanuelle, Lurelu, vol. 22, n˚ 3, p. 27.