À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur s’inquiète : son soulier gauche lui parle et son crayon se tortille. Un psychiatre, dont le cactus lit les Pensées de Pascal, lui affirme que ces événements sont parfaitement normaux. En sortant, le narrateur voit deux parcomètres danser la lambada. Il s’évanouit et se réveille à l’asile, où il reste treize ans. Maintenant conscient de la mince ligne qui sépare la réalité et la folie, il s’étonne d’avoir cru les souliers muets et les cactus analphabètes…
Commentaires
Je crois que cette nouvelle est du type « on aime ou on déteste ». Je me situe dans la première catégorie. Ce texte n’a rien d’extraordinaire, mais j’ai souri du début à la fin. Dès la première phrase – « La première fois que mon soulier me parla, je ne sus que lui répondre. » –, j’ai été intriguée par cette courte nouvelle de trois pages. On nous y présente un monde tout à fait absurde, où les souliers gauches nous tiennent la conversation, où les crayons peuvent se rebeller et où les cactus lisent les grands penseurs.
L’intérêt de cette nouvelle réside donc dans son humour. Le fantastique ne sert qu’à enrichir le côté loufoque du texte. Outre la présentation des divers éléments étranges, issus du fantastique, la narration appuie aussi l’effet humoristique par des répliques bien placées, lors de la rencontre avec le psychiatre et à la toute fin de la nouvelle, par exemple. Dans les deux cas, le lecteur croit qu’il apprendra que l’élément étrange est issu de l’imagination du narrateur, mais c’est plutôt le contraire qui se produit. La normalité ici, on l’a compris, c’est ce qui est étrange pour le lecteur.
Difficile de rendre l’humour d’un texte en le résumant et en le commentant. Je m’arrête donc ici. Ce n’est pas le texte le plus drôle que j’ai lu dans ma vie, mais c’est tout de même un texte bien réussi qui m’a procuré bien du plaisir. [LA]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 95-96.