À propos de cette édition

Éditeur
À compte d'auteur
Genre
SFF
Longueur
Recueil
Format
Livre
Pagination
127
Lieu
Sainte-Anne de Bellevue
Année de parution
1984
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Commentaires

Publié à compte d’auteur, ce petit recueil de trois nouvelles et un court roman m’a tout de suite été sympathique. Sa jaquette est agréable – couverture quadrichromie – et le texte de présentation arrière attise la curiosité. L’ensemble donne un produit professionnel malgré un texte qui aurait gagné à être révisé : le français élémentaire se fait esquinter plus d’une fois au long de la centaine de pages. Mais il ne faudrait pas trop se plaindre car, heureusement, les nouvelles que Richard Bradley nous présente font oublier ces quelques embûches.

Dans le court roman, « Luciole », l’auteur se sert habilement du dialogue à l’emporte-pièce, fabriqué de courtes réparties s’enchaînant rapidement les unes aux autres. Foin de détails psychologiques, la parole tient les commandes et on pense tout de suite à une pièce de théâtre. Même si, dans ce premier texte, Bradley a tendance à en remettre un peu trop, le lecteur ne peut que succomber aux charmes des personnages, stéréotypés sans être toutefois usés. On prend plaisir à voir M. Raymond se dépêtrer de son carcan, à l’entendre bavarder avec ce drôle de petit garçon qui veut se faire appeler Garçon. La suite d’aventures qu’ils auront ensemble est tout à fait banale. Pourtant, elles se transforment sous nos yeux avec le mystère de Garçon.

Il se dégage à la lecture de ce recueil un je ne sais quoi de familier, de tendre. C’est comme si l’auteur nous recevait chez lui pour nous narrer de vive voix ses dernières trouvailles pour grandes personnes naïves et avides de merveilleux. J’ai senti cette atmosphère surtout dans « Le Fiancé de mademoiselle » et « Iris », ces deux courts textes où, comme dans « Luciole », des enfants sont mis en scène.

Le titre l’indique, ce recueil est un appel au changement, au retour vers cette enfance que nous avons tous eue mais que, pour la plupart, nous avons, non pas oubliée, mais délaissée. Les quatre personnages principaux sont au seuil de ce changement drastique qu’il faut à leur vie, ou auquel ils doivent faire face. M. Raymond rencontre un enfant pas comme les autres et il redécouvre le plaisir de vivre, Manon pleure la perte de son mari et elle le retrouve dans un jeune élève de sa classe, Jean console une femme quand il est jeune et cette femme le console quand il est adulte. Quant à Denis, s’il n’y a aucun enfant pour guider son changement, il devra sûrement penser à eux un jour d’une manière toute particulière puisqu’il se découvre changé en femme… mariée !

Les Nouveaux Départs m’a plu, je l’avoue. Il est rare de trouver un livre qui additionne positivement ses défauts et qualités. Je pense tout à coup aux fameux épisodes d’Ixe-13 qui, dans un autre registre, exerçaient le même pouvoir de fascination sur les lecteurs. Chose certaine, quand je reverrai la signature de Bradley, le bon souvenir de son petit recueil publié à compte d’auteur penchera favorablement dans la balance. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 33-36.

Références

  • Lord, Michel, Québec français 58, p. 11.