À propos de cette édition

Éditeur
XYZ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
XYZ 43
Pagination
12-20
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Afin de tromper son ennui, le colonel Fairfax Richenchy, 59 ans, a pris l’habitude, une fois sa femme endormie, d’écrire chaque soir une lettre à une personne choisie au hasard dans l’annuaire. Un jour, Jessica Malone, 10 ans, lui répond longuement. Au même moment, madame Richenchy tombe gravement malade – cancer colorectal, de toute évidence – tandis que par une curieuse alchimie, les excréments de Marina la chatte se transforment en lingots d’or…

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Commentaires

Cette Jessica semble bien adulte pour ses 10 ans : son nom est dans le bottin, elle a un fiancé, passe les vacances d’été à la campagne chez sa « future belle-famille »… Voilà une convention, non explicitée, qu’il faut accepter pour goûter cette nouvelle de Daniel Gagnon. « J’ai l’impression de vous connaître depuis toujours », écrit la fillette. « J’aurais dû vous écrire à votre naissance, mais personne ne m’a averti », répond le colonel. Bref, voilà deux âmes sœurs qui se sont trouvées.

En guise de preuve du miracle alchimique quotidien produit par Marina, le colonel envoie à Jessica un lingot d’or qu’elle utilise illico pour offrir à son nouvel ami une Cadillac avec chauffeur afin que celui-ci puisse la visiter plus facilement. Et à mesure que croît le désir d’être ensemble, plus madame Richenchy, dont l’état empire, a besoin de son mari. Qu’à cela ne tienne : recevant ensuite trois lingots d’un coup, Jessica achète un hélicoptère, histoire d’accélérer les allers-retours du colonel. Quant au troisième, et dernier cadeau (cinq lingots d’or), il servira à l’acquisition de l’engin ultime grâce auquel les deux amis pourront se voir « à la vitesse de l’éclair », à la vitesse de leurs « amoureuses pensées » sans contrevenir à leurs obligations respectives.

Nouvelle fantastique, certes, « Les Nuits du colonel Richenchy » est aussi un texte hautement fantaisiste qui possède le charme d’un conte de Noël. L’histoire de cet amour inconditionnel attachant l’un à l’autre deux êtres complètement différents mais éminemment purs est en tout point savoureuse. Encore un peu, et on en oublierait que la mort – celle de madame Richenchy – guette à tout moment ; mieux encore, en raison du style distancié de Gagnon, cette mort imminente, qui est en fait le moteur du récit, n’enlève rien à sa légèreté, à son évanescence. Oui, nous voilà en présence d’une bien jolie histoire. [FB]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 96-97.