À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 59
Pagination
71-79
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1992
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sur fond de guerre cosmopolite, Bonsaï, artiste de rue, est chargée d'une dangereuse mission : délivrer Nymphéa, l'amie du redoutable Cactus, et faire sauter l'entrepôt de munitions. Le corps entouré d'une charge explosive, elle voyagera en camion dans sa jarre étroite de contorsionniste et s'acquittera haut la main de sa mission. Elle a hâte de pouvoir prendre une bière avec les copains et de quitter le métier et ses dangers.

Commentaires

Dans cette première nouvelle, Hélène Leroux montre qu'elle est capable d'écrire avec brio et maîtrise. Le ton et le sujet ne sont pas sans rappeler ceux de Claude-Michel Prévost à ses brillants débuts. Quelque chose dérange pourtant à première vue dans ce texte : un certain manque d'âme, peut-être. Tant les personnages que l'intrigue et l'atmosphère me semble plutôt stéréotypés et superficiels.
Dans un style journalistique à la fois détaché et complaisant qu'elle manie fort bien, l'auteure évoque le climat de soleil et de mort de la guerre civile tel que peuvent le représenter les médias. On verra surtout, cependant, le parcours éclair de Bonsaï, la narratrice tueuse, entre le repaire de Cactus le truand sentimental et le repaire de Dragon, autre truand dérisoire qu'elle doit éliminer.
Toute cette mise en scène, un peu artificielle à mon sens, n'est peut-être que masque et prétexte. Car aux détours de quelques notations brèves, presque anodines, Hélène Leroux cherche peut-être à nous montrer l'univers de ceux qui, sous l'effet de la violence, ont perdu cœur et âme pour essayer de survivre. Contrefaite, bourrée de « contorsine », ne connaissant que la guerre, son héroïne Bonsaï nous est présentée à la fois comme intrépide et lasse, bardée d'indifférence et terrifiée par la guerre, capable de tuer sans difficulté et assoiffée d'amitié et de paix, lorsque son travail et la violence lui en laissent le temps…
Par petites touches, Hélène Leroux, dans un décor un peu trop clinquant, nous permet de découvrir en filigrane une sensibilité intéressante, celle de son héroïne et surtout la sienne. Son texte nous apprend à comprendre un peu ceux auxquels les guerres, toutes les guerres, enlèvent un morceau de leur âme. [HC]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 113.