À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Bernard revoit une femme qu’il a aimée du temps de son adolescence. Il invite Karen chez lui. Ils prennent un verre, discutent avec légèreté, se rapprochent l’un de l’autre. Alors qu’ils font l’amour, Karen se métamorphose. Paralysé, Bernard subit les violents assauts de cet horrible oiseau de nuit.
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Commentaires
Le plaisir de ce court texte provient de l’écriture toute en relief de Stanley Péan. Le titre doit d’abord éveiller les soupçons… Car nombreux sont les oiseaux qui se glissent à travers les images, et les indices laissant présager la sanguinaire finale : il y a ce « drôle de moineau » qu’est le hasard, les « deux tourtereaux » qui s’apprivoisent, la « volée de corneilles qui les escorte dans le pourpre du crépuscule », les quelques « gorgées de rouge » avalées au son du Bye Bye Blackbird de John Coltrane, cette « Karen aux canines étincelantes », son teint anémique, la « lune pleine et blême », etc.
Plus l’intimité se noue entre les personnages, plus le rythme de l’image va s’accélérant, jusqu’à l’éclatement de la syntaxe même, qui vient faire écho à la jouissance dévoratrice de Karen. Voilà qui saura plaire aux esprits freudiens – comme tout ce qui touche au vampirisme d’ailleurs. Péan s’amuse. Avec intelligence. Il tisse habilement sa toile et piège son lecteur. Le texte ne se termine-t-il pas par un grand éclat de rire ? [RP]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 150.