À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Pour sauver son emploi, Jacques Saint-Martin, journaliste des arts et spectacles, a dû accepter d’aller interviewer Anne-Marie Zerkovitch. C’est que cette artiste au talent prometteur, l’un des plus grands sculpteurs québécois, est disparue depuis cinq ans de la scène publique et ce, sans raison apparente. Selon le patron du journal, elle s’est en plus fait mettre à la porte de son dernier appartement pour cause de grabuge. C’est donc un dossier-choc que Saint-Martin a entre les mains, susceptible de redonner du brillant à sa carrière.
Mais encore faudrait-il qu’il arrive à entrer en contact avec la fameuse sculpteure, ce qui est loin d’être évident. Anne-Marie Zerkovitch s’est en effet retirée à la campagne et vit dans une maison digne d’un film d’horreur où personne n’entre ni ne sort. Pour les villageois que le journaliste interroge, il y a quelque chose de louche là-dessous. Ce qui est loin d’impressionner Jacques Saint-Martin. Il décide de jouer les Sherlock Holmes et de s’introduire de nuit, en secret, dans la propriété de la sculpteure, malgré la menace du gros chien dont on lui a parlé.
Mais là, il a à peine le temps d’entrevoir Anne-Marie Zerkovitch – et de la trouver très sympathique – et d’admirer trois chefs-d'œuvre qu’elle a sculptés avant d’être proprement assommé par-derrière. C’est ainsi qu’il fait son entrée dans une histoire abracadabrante de peur et d’amitié, dont il aura bien de la peine à se tirer…
Commentaires
On n’est pas des monstres est un petit roman fort simple pour le jeune public auquel il s’adresse. Tout est mis en œuvre pour lui rendre la lecture facile. Les caractères typographiques sont gros, l’histoire est écrite à la première personne du singulier et au présent, avec des mots pas trop compliqués et des onomatopées plein les pages. Même l’humour est d’une simplicité naïve !
En plus, l’idée est intéressante et le mystère est assez bien entretenu pour que l’intrigue nous accroche. C’est du moins le cas dans toute la première moitié du roman, qui sert à piquer la curiosité du lecteur. Mais les indices qui nous sont donnés ne sont pas suffisants pour vendre la mèche, et il faut attendre la deuxième partie pour obtenir des réponses à nos questions, grâce au journal d’Anne-Marie Zerkovitch. Et ce n’est que là que l’on tombe dans le fantastique… peut-être pas le plus pur, mais au moins le plus joli.
Paradoxalement, c’est également à cet endroit que l’histoire perd un peu de son intérêt. Car une fois que le journaliste a réussi à s’introduire dans la forteresse et à entrer en contact avec l’artiste, une fois qu’il a appris qu’elle est bien retenue prisonnière et qu’il a découvert pour quelles raisons, il ne reste plus rien pour alimenter le suspense que la façon dont il arrivera à se sortir de ce pétrin. Un pétrin qui n’en est presque pas un, d’ailleurs, puisque Jacques Saint-Martin finit par s’avouer qu’il s’est pris d’amitié pour ses « ravisseurs » ! À peine un conflit d’intérêt…
Ce n’est donc pas une histoire cauchemardesque, comme on nous l’annonce au dos du livre, mais plutôt une histoire d’amitié un peu folle qui aurait pu mal finir. Cela n’empêche pas On n’est pas des monstres d’être un roman tout à fait charmant, qui vaut la peine d’être lu et qui se laisse dévorer en un clin d’œil ! [JM]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 39-41.
Références
- Anonyme, Littérature québécoise pour la jeunesse 1992, p. 30.
- Bellemare, Sylvie, Filles d'aujourd'hui, septembre 1992, p. 64.
- Blanchard, Louise, Le Journal de Montréal, 19-09-1992, p. WE 24.
- Guay, Gisèle, Lurelu, vol. 15, n˚ 2, p. 11.
- Lortie, Alain, Solaris 103, p. 52-53.