À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Malgré le scepticisme de ses confrères, le professeur Jean-Pierre Altmar réussit à mettre au point un appareil révolutionnaire, l’oniriscope, qui permet de voir dans les rêves, et même de les recréer. Mais on retrouvera Altmar mort dans d’étranges circonstances. Ses anciens confrères découvriront l’enregistrement de ses dernières recherches et comprendront que c’est l’oniriscope lui-même qui aura été la cause de la mort d’Altmar.
Commentaires
Je ne m’attendais pas à trouver dans « L’Oniriscope », texte correctement écrit par ailleurs, un tel déploiement de poncifs de l’imagerie populaire. Tout y est : le professeur Altmar est un savant génial mais incompris, il travaille seul dans son coin, sous les moqueries de ses collègues et, bien entendu, il ira trop loin dans la connaissance, ce qui le détruira. L’intrigue n’est pas plus rationnelle. L’oniriscope ne se contente pas d’enregistrer les rêves passés, il enregistre également les rêves prémonitoires. Il peut même les matérialiser, ce qui aboutira – on l’avait deviné tellement l’histoire est cousue de fil blanc – à un paradoxe temporel en boucle.
Si j’ai été si surpris par cette vision caricaturale du savant, digne d’un pulp des années 30, c’est peut-être parce que l’auteur lui-même, André Ber, est un spécialiste de l’énergie nucléaire, qui devrait savoir que la réalité du travail scientifique moderne est tout autre, qu’il nécessite en général une importante organisation mettant en commun le travail de spécialistes.
Ai-je tout compris de travers ? L’intention de l’auteur était-elle de s’exercer à reproduire le style déclamatoire et grandiloquent de la vieille SF, à faire un pastiche ? J’ose l’espérer, car si l’intention de l’auteur était sérieuse, la seule recommandation que je pourrais lui faire c’est de lire de la bonne SF récente d’auteurs comme Gregory Benford, Greg Bear, David Brin, auteurs qui nous offrent une vision du scientifique autrement plus crédible que celle illustrée dans « L’Oniriscope ». [JC]
- Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 15-16.